Le bulletin d’octobre 2017 n°73 de l’association, réservé aux membres, vient de paraître avec au sommaire:
- Edito
- La vie est-elle apparue dans des sources hydrothermales ?
- La vie de l’association
- 20ème Convention de la Mars Society
- Au Congrès International d’Astronautique d’Adélaïde
- Le projet X de ballon au concours Mars City Design
- Quelques interrogations sur le projet de SpaceX
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres
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Ci-dessous l’édito du bulletin n°73:
Tandis que l’administration Trump se propose de relancer un programme incluant à nouveau un détour vers la Lune, à la satisfaction d’acteurs soucieux de profiter de contrats à plus court terme et moins risqués, le créateur de SpaceX vient de présenter une version révisée de son dérangeant projet martien, désormais dénommé BFR(Big F**king Rocket). Cette nouvelle mouture traduit la volonté de rendre son développement moins ambitieuxet son emploi polyvalent et commercialisable. La masse au décollage est ramenée de 10000 à 4400 tonnes, permettant de réduire le nombre de moteurs de 42 à 31 et le diamètre à 9 m (compatible avec les infrastructures de SpaceX). Bien sûr, les performances sont réduites d’autant, mais dans la mesure où la philosophie du système repose sur l’hypothèse (encore à concrétiser !) de lanceurs réellement réutilisables, cela n’est pas déterminant. Il reste possible de transférer d’un coup 100 passagers ou plus, sur une trajectoire rapide (3 mois), jugée nécessaire pour réduire drastiquement la dose de radiations. L’essentiel du potentiel de SpaceX devrait être affecté à ce projet dès mi-2018, une fois les développements du Falcon Heavy et de la capsule Dragon2 terminés… Les profits de l’exploitation de ces matériels (et du Falcon9) financeront l’effort, ainsi que
les commandes de vols pour des missions non martiennes. L’objectif de délais est « à la SpaceX », c’est-à-dire exaltant mais peu crédible : 2 vols automatiques dès 2022, suivis de 4 vols (dont 2 habités) en 2024 ! … Mais peu importe ; le projet a désormais une assise plus pragmatique et, sauf catastrophe dans l’aventure industrielle à haut risque de son promoteur (en particulier concernant les essais du Falcon Heavy et la mise en production de la Tesla Model 3), l’élan est donné. En cas de succès de cette initiative « new space », que deviendront les plans « à
l’ancienne » de la NASA et de ses contractants traditionnels ?
Quant à la question du pourquoi l’Homme sur Mars, voici la réponse d’Elon Musk : « Vous voulez être inspiré par ce qui se passe ; vous voulez vous réveiller le matin en pensant que le futur sera grand. C’est cela être une civilisation spatiale, c’est croire au futur, penser que le futur sera meilleur que le passé ».
Une philosophie du progrès réfutée par certains, mais qui constitue indéniablement le véritable fondement du projet martien.
Richard Heidmann