Résumé et commentaire d’une News de l’ESA, article original en anglais ici http://www.esa.int/Our_Activities/Human_and_Robotic_Exploration/Exploration/ExoMars/Oxia_Planum_favoured_for_ExoMars_surface_mission
Résumé:
Le 9 novembre 2018, les scientifiques ont proposé à l’ESA de choisir le site d’atterrissage Oxia Planum pour son rover européen ExoMars en coopération avec l’agence russe Roscosmos. Une confirmation par l’ESA reste attendue pour mi-2019 en vue d’un décollage mi-2020 et d’une arrivée sur Mars début 2021. Une première partie du programme ExoMars est déjà en orbite depuis 2016 et fournit des observations continues de la planète et un relais de télécommunications vers la Terre. A la surface, le site retenu présente une grande diversité du passé de Mars depuis 4 milliards d’années et en particulier des zones qui ont été hydratées par des canaux qui ont alimenté un bassin où l’eau a stagné pendant des périodes assez longues pour permettre un déclenchement de la vie. L’enjeu est donc bien de trouver des biosignatures. Or en surface les rayonnements du soleil détruisent toute molécule complexe. Donc le rover emporte une foreuse capable de sonder le sol jusqu’à 2m de profondeur, assez profondément donc pour atteindre des zones restées à l’abri des UV destructeurs. Un radar de pénétration dira en plus si le sol est poreux, liquide ou rocheux sous les roues du rover. En plus de présenter tous les intérêts scientifiques, la région d’Oxia Planum présente aussi toutes les qualités attendues pour une mission d’atterrissage d’un rover sur Mars.
Commentaire:
L’annonce pour le rover ESA-Roscosmos a eu lieu presque en même temps que celle du site d’atterrissage du rover de la NASA MSL 2020 (voir article APM). Initialement les deux rovers devaient partir dans la même fusée, se poser ensemble, donc au même endroit, et coopérer dans la collecte et le conditionnement des échantillons en vue d’un retour sur Terre. En effet, seules des installations sur Terre sont assez puissantes pour espérer trouver des preuves de vie passée dans des échantillons. Mais la NASA a préféré quitter l’aventure conjointe pour faire sa propre mission et l’ESA s’est retournée vers Roscosmos pour le voyage vers Mars de son propre rover. Or les deux rovers avaient pour mission initiale de coopérer pour une pré-analyse sur place et conditionner les échantillons les plus prometteurs en vue d’un retour sur Terre. Mais une seule mission de retour d’échantillon est prévue et seul le rover américain est capable de conditionner des échantillons en vue d’un voyage de retour vers la Terre… donc le rover ExoMars fera sur son site du forage et de l’analyse sur place d’échantillons pour caractériser la zone d’Oxia Planum, ce qui est déjà très enthousiasmant pour une première mission européenne à la surface de Mars après plusieurs tentatives infructueuses.