Le 10 Novembre 2016 (sol 1516 de la mission MSL), après avoir franchi par un gué, une bande de sable noir sans doute très fluide (qu’on pourrait qualifier de véritable « eau martienne » pour autant que la progression du rover soit concernée), Curiosity nous a envoyé ces magnifiques photos du piedmont du Mont Sharp.

Vue de l’objectif au pied du Mont Sharp (NASA/JPL-CalTech/MSSS)
Nous arrivons à la zone que certains parmi nos amis Américains appellent « la Terre Promise », en ce qu’elle constituait l’objectif de l’exploration, dès l’origine de la mission MSL. C’est en effet, entre l’endroit où nous nous trouvons et les premières collines que l’on a distingué depuis l’espace, des régions riches en argiles puis en sulfates (après une bande d’hématites qu’il faudra encore franchir). Or l’on sait que ces roches résultent d’une hydratation longue et que les argiles (plus anciens que les sulfates) sont des roches qui à la fois facilitent certaines réactions biologiques et préservent mieux que d’autres les traces d’activités biologiques (éventuellement des fossiles !).
Beaucoup parmi les chercheurs (Francis Rocard notamment) ont trouvé que le rover aurait pu aller plus vite vers ce but mais l’arbitrage s’est fait au profit d’autres qui ne « voulaient rien manquer ». Espérons que les roues du rover tiennent encore le coup. Pour ce qui est du plutonium on peut en principe atteindre l’année 2020.

Zoom (montage de 3 photos NASA) (NASA/JPL-CalTech/MSSS)