par Camille Gontier
Sol 2. Tout va bien. En dépit de la sécheresse de l’air, de la chaleur dans les chambres, de la réalisation que certaines expériences seront difficiles à réaliser dans les temps, de la cuisine de Mohammad, le moral de l’équipage est toujours plutôt bon. Même trop bon, je dirais. Le Hab est plein d’une atmosphère amicale et émerveillée, tout à fait favorable au sérieux de notre travail et à l’analyse des données, mais aussi à quelques événements étonnants. Hier dans l’après midi, alors que nous travaillions tous au premier étage, nous avons entendu une sonnerie venant du rez-de-chaussée. Pas le genre d’alarme ou bip provenant habituellement de nos équipements, mais une vieille sonnerie de type porte d’entrée de maison. Nous sommes tous descendus, pensant que quelqu’un attendait devant la porte du sas: après tout le Hab est juste une maison martienne, alors pourquoi ne serait-il pas équipé d’une belle sonnette d’entrée ? Nous pensions tous qu’il s’agissait de Shannon amenant le chat dans le Hab (oui vous avez bien lu: nous allons bientôt avoir un septième passager à bord. A suivre dans le prochain rapport), alors qu’il s’agissait seulement d’un timer rotatif de cuisine utilisé pour commander une caméra vidéo chargée de prendre un time lapse de nos travaux sur le VRP. Nous sommes isolés dans une mission analogue à 400 millions de kilomètres de la Terre, et la première chose à laquelle nous avons pensé en entendant la sonnerie n’était pas « nous avons oublié un équipement en bas » mais « ce doit être le facteur ».
Je ne suis pas un bon conteur mais je jure que c’était drôle sur le moment.
Mais ce fut un rappel amical que nous ne perdons pas le sens de la réalité, et nous sommes tous focalisés sur le but principal de notre mission: acquérir des données et tester des équipements. Quelle que soit la planète, quel que soit l’endroit (un laboratoire ou le Hab), notre état d’esprit est le même: nous sommes des scientifiques et nous avons à faire le job.
L’EVA 2 a commencé à 9h40 et a été conduite par Mohammad Iranmanesh, Camille Gontier et Louis Maller. Les lunettes à réalité augmentée ont été utilisées, fournissant une carte, l’heure et prenant des images, en utilisant le contrôle par la voix (et des mouvements de tête pour mettre le système « on »). Pour les photos comme ici, le système de réglage automatique de distance a tendance à se régler sur les rayures du casque. (Doc. MDRS 164)
La sortie EVA 2 avait aussi pour objectif un premier essai du Véhicule de Reconnaissance de Paroi emportant les nouveaux équipements préparés par l’équipe MDRS 164: une caméra à transmission sans fil et des capteurs de température et hygrométrie. Cette vue provient également des lunettes à l’intérieur du casque. (Doc. MDRS 164)
Mohammad Iranmanesh qui a déjà l’expérience d’une rotation dans l’Utah l’année dernière, commandait la sortie (doc. MDRS 164)
De gauche à droite: Camille Gontier, Mohammad Iranmanesh et Louis Maller (doc MDRS 164)
Au fond les installations MDRS surplombées par la pente du Hab ridge (doc. MDRS 164)
Essai N° 118 du Véhicule de Reconnaissance de Paroi (doc. MDRS 164)
Mohammad Iranmanesh travaille au rez-de-chaussée du Hab sur la plateforme porte instruments du VRP (doc. MDRS 164)
Le premier étage est parfois utilisé aussi pour le travail sur équipements délicats (doc. MDRS 164)
Un rover télécommandé est aussi disponible comme équipement à demeure dans l’habitat (doc. MDRS 164)
Les autres rapports du jour, en anglais, sont disponibles ci dessous:
Un reportage vidéo sur une mission précédente, MDRS 162, est disponible ici
L’équipage et les expériences prévues lors de la mission sont présentés ici
(Doc. MDRS 164)