Depuis le 1er juillet, Nicolas Sarda, membre de Planète Mars et élève ingénieur, participe au programme « Mars Gravity Biosatellite », avec l’aide de l’association.
Ce projet a démarré en 2001 en tant qu'initiative de la Mars Society (projet Translife). Depuis, le programme a pris une grande importance au sein de deux universités américaines: le MIT (Massachusetts Institute of Technology, situé à Boston) et le Georgia Institute of Technology d'Atlanta.
L'objectif est de développer un satellite pour mener des études sur l'effet de la gravité de la planète Mars sur des mammifères. Il s'agit en fait de transporter quinze souris en orbite basse terrestre pendant cinq semaines. Tout en orbitant autour de la planète bleue à une altitude d'environ 370 km, le satellite entrera en rotation afin de générer une force centrifuge de la même intensité que la pesanteur ressentie par des astronautes sur la planète Mars. A la fin de la mission, la partie du satellite contenant les souris effectuera une rentrée atmosphérique contrôlée afin d'être récupérée pour des analyses scientifiques.
Le lancement de la mission est prévu pour le début de la décennie 2010.
L'intérêt scientifique principal de la mission vient du fait que la gravité sur la planète rouge est 38% de celle que nous avons sur Terre. Aussi étrange que cela puisse paraître, nos connaissances sur les effets à long terme d'une gravité partielle (mais non nulle comme dans l'ISS) sur le corps humain nous sont inconnus. Les astronautes en apesanteur pendant de longues périodes perdent des quantités significatives de matière osseuse et de masse musculaire. Dans l'état actuel de nos connaissances, nous ne savons pas si l'effet de la gravité martienne est suffisant pour minimiser ces problèmes de santé. Le vol du satellite Mars Gravity nous fournira les premières données nous permettant de comprendre comment les mammifères sont affectés par une gravité partielle. Les recherches se focaliseront en particulier sur la perte osseuse, les changements dans la structure osseuse, l'atrophie musculaire et les effets sur l'oreille interne.
Depuis le lancement du projet, plus de 450 lycéens et étudiants de différents pays autour du globe ont participé au projet, dans des domaines tels que la conception de satellite, le développement du support vie, l'ingénierie et la gestion de projet.
Cette année, une dizaine d'étudiants originaire des USA, Inde et France travaillent sur le projet.
En particulier, l'auteur de ces lignes est en charge des études thermiques et de structure pour le satellite. En ce qui concerne le contrôle thermique par exemple, il s'agit de faire en sorte de dissiper la chaleur émise par les souris au cours du vol, tout en faisant en sorte que celles-ci soient dans une gamme de température agréable (entre 18°C et 28°C). Il faut en effet, éviter de perdre notre charge utile avant le retour sur Terre…
Pour plus d'informations:
Le site Web du programme:
http://www.marsgravity.org/main/index.html
Un résumé plus technique du satellite (en anglais):
http://www.marsgravity.org/main/docs/tech_overview.ppt
Nicolas Sarda