Le bulletin d’octobre 2016 n°69 de l’association, réservé aux membres, vient de paraître avec au sommaire:
Edito « L’Europe et le train pour Mars » – 27 septembre 2016, Guadalajara – l’IAC 2016 – La vie de l’association – Melissa, une bulle de vie pour aller ailleurs.
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres.
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Ci-dessous l’édito de ce bulletin n°69:
« L’Europe et le train pour Mars
On peut reprocher à l’administration Obama d’avoir, une fois de plus, détruit la dynamique de l’effort spatial de son pays en arrêtant le programme Constellation. Depuis en effet, la volonté de relancer l’exploration humaine de l’Espace ne s’est pas véritablement concrétisée (par une programmation pluriannuelle) si ce n’est au travers des développements du lanceur lourd SLS et de la capsule Orion, cependant imposés par le Congrès à un président réticent.
Pourtant, ces huit années n’auront pas été totalement stériles. D’une part parce qu’elles ont permis à des acteurs privés, avec, il faut le souligner, un soutien décisif de la NASA, de développer leur présence et leur influence sur les choix engageant le futur. Mais aussi parce que le président en personne a réaffirmé clairement, à plusieurs reprises, que l’objectif à assigner aux vols spatiaux devait bien être Mars. L’espace circumlunaire doit en conséquence n’être considéré que comme un terrain de qualification des équipements, et sa fréquentation ne devrait pas conduire à des développements spécifiques inutiles vis-à-vis de l’objectif.
Naturellement, la Lune, avec ses atouts de proximité et scientifiques propres, garde son attrait, et on peut craindre que le débat se prolonge, à la satisfaction de ceux qui souhaiteront ne pas s’engager dans de lourdes décisions à long terme.
L’ESA, pour sa part, tout en manifestant concrètement son intérêt scientifique pour Mars, s’est vigoureusement engagée dans la promotion d’un programme consacré à la Lune, média-tisé sous le nom de « Moon Village ». Elle pense être rejointe dans cette initiative par d’autres puissances spatiales, et obtenir ainsi, de facto, une position moins dépendante du leader.
A la pousser trop loin, cette politique peut cependant entraîner des risques. D’abord, sans véritable engagement des Américains, les ressources vont manquer ; une coopération globale s’impose. Mais surtout, lorsque ceux-ci, dynamisés par les entrepreneurs de l’espace du futur, dont on constate déjà l’influence, finiront par lancer un véritable programme martien, l’Europe pourrait y avoir perdu la place que ses capacités scientifiques et industrielles l’autorisent à ambitionner. Nous serions en 3ème classe dans le train pour Mars, pour ne pas dire sur un strapontin. Les récentes prises de position du président du CNES en faveur de l’objectif Mars sont donc particulièrement bienvenues.
Richard Heidmann
Vice-président de l’Association Planète Mars »