La mission de simulation MDRS 200, commandée pour sa troisième fois par Ilaria Cinelli (Mars society Italie) est en cours à la Mars Desert Research Station,
Antoine Bocquier, adhérent de notre Association Planète Mars (APM) nous a envoyé un petit compte-rendu et des photos.
La Mars Society, en 2001, a créé la MDRS dans le désert de l’Utah, dans le but de mieux informer les chercheurs, les étudiants et le grand public sur la manière dont les humains pourront vivre sur la planète rouge. Il s’agit du deuxième habitat analogue martien, après la création de la station de recherche arctique Flashline Mars en 2000.
EVA Extra-Vehicular Activity soit Activité Extra-Véhiculaire ( il existe aussi des combinaisons IVA pour Intra-Vehicular Activity : pour plus d’info voir là)
Résumé d’Antoine Bocquier
Nous avons donc débuté notre mission le dimanche 2 décembre, après une nuit enneigée qui a blanchit le désert alentour, à notre grande surprise. Avec des températures constamment négatives (jusqu’à -11°C), nous avons donc profité d’un doux été martien bien que la glace (non carbonique mais d’eau !) rende impossible les sorties extra-véhiculaires (EVA). En effet, la glace et surtout la boue ne permettent guère de nous aventurer dehors en toute sécurité.
Nous nous sommes donc adaptés afin de réaliser nos divers projets, ayant la chance et le défi d’être un équipage composé d’individus se rencontrant pour la première fois. Ainsi, les 7 membres d’équipage, menés par la commandante expérimentée Ilaria Cinelli (commandante sur MDRS 172 et 185 également), ont pu apprendre à mieux se connaître et partager autour de leurs projets et trouver de nombreuses synergies sur le thème de l’énergie. Nous avons aussi appris à vivre confinés au sein d’une base isolée, à assimiler les contraintes de l’environnement martien et apprendre les procédures requises pour assurer notre sécurité et celle de l’équipage.
Au fur et à mesure de la semaine, nous avons rapidement pris en main nos responsabilités, qu’il s’agisse de veiller au fonctionnement de la base, de contrôler et utiliser judicieusement ses ressources ou des règles de vie en communauté. Pour moi, cela inclut d’être en charge du générateur, de l’entretien des combinaisons martiennes ou encore de surveiller les réserves d’eau et les batteries des rovers. Concernant la vie en communauté, c’est avant tout de veiller au bien être et l’intérêt du groupe, en se répartissant les tâches communes, en s’adaptant au niveau de chacun et en priorisant les tâches cruciales (on pensera aux données Internet limitées qui sont avant tout notre unique lien avec le support mission sur Terre).
Mais cela est surtout l’occasion de partager nos différences. Car s’il y a bien une chose qui est précieuse au sein de notre équipage, c’est notre diversité : culturelle, de genre, générationnelle ou disciplinaire, nous avons la chance d’apporter beaucoup d’expériences et de connaissances qui se complètent et sont d’une réelle richesse lorsqu’il s’agit de relever un défi tel que l’exploration simulée de Mars. Composé de 4 femmes et 3 hommes, issus de 3 continents différents et provenant de domaines variés (non spatiaux inclus), notre équipage a pris conscience de l’importance de la dynamique d’équipe à adopter et d’un leadership exemplaire.
“Désormais, une partie de l’équipage (4 membres) a quitté la base, ce que nous simulons par un rapatriement d’urgence sur Terre. L’équipage restant prolonge la mission en étudiant comment peut-on s’adapter à ce brusque changement, en adoptant une nouvelle dynamique qui garantisse de pouvoir continuer le fonctionnement de la base en toute sécurité. Cela nous amène à devoir relever de nouveaux défis, notamment vis-à-vis des protocoles MDRS qui n’envisageaient pas un tel cas. Cependant l’imprévu sera présent sur Mars.
(Doc A Bocquier et MDRS 200)
“Nous avons débuté une campagne d’EVAs qui puissent être effectuées par un équipage de 3 membres, en garantissant le maximum de sécurité. Pour ce faire, nous réalisons notamment la cartographie des zones où le contact radio est possible depuis la base. En explorant les alentours et en itérant cette cartographie, nous définissons des zones de sécurité atteignables à pied ou en rover, où il est possible d’effectuer des activités scientifiques.”
Voici un bon aperçu de la mission, je vous joins quelques photos, sachant que nous avons également un blog (https://crew200mdrs.wixsite.com/website) où vous pourrez en trouver d’autres. Vous pouvez vous servir du contenu de mon mail ainsi que de ces photos pour faire un flash sur le site APM.
Merci encore à l’APM pour son soutien sur ce projet ; personnellement j’ai établi un premier modèle énergétique de l’habitat et effectué des mesures infrarouges du bâtiment. Je vais continuer à l’améliorer.
A bientôt !
Amicalement,
Antoine “