Note d’information de la Mars Society du 26 Octobre 2011.
Traduction par Pierre Brisson
Obama se prépare à faire sauter la NASA.
Par Robert Zubrin, Washington Times, le 26/10/2011.
D’après des personnes bien informées, l’Administration Obama a, dans son nouveau budget, l’intention de mettre fin au programme d’exploration planétaire de la NASA. Le rover Curiosity de la mission Mars Science Laboratory sera lancé puisqu’il est prêt à partir, tout comme le petit orbiteur MAVEN prévu pour 2013 et qui est presque terminé mais ce sera tout. Aucune autre mission n’est prévue, quelle que soit la destination.
En 2013, la remarquable histoire de l’exploration planétaire par l’Amérique qui a commencé avec les sondes Mariner dans les années 1960, a continué avec le remarquable Pioneer et s’est poursuivie avec Viking, Voyager, Pathfinder, Mars Global Surveyor, Mars Odyssey, Spirit, Opportunity, Mars Reconnaissance Orbiter, les missions Galileo et Cassini, va tout simplement prendre fin.
Plus encore, le projet de l’« OMB », Office of Manangement and Budget (NdT : service de l’administration fédérale qui permet au président des Etats-Unis de coordonner et de contrôler les budgets fédéraux), laisse également à la dérive et voue à une destruction probable, le programme d’astronomie spatiale. Le télescope Képler actuellement en orbite, sera abandonné au milieu de sa mission, avant qu’il puisse réaliser son objectif de trouver d’autres Terres. Pire encore, le magnifique télescope Webb, fleuron de l’agence spatiale, qui promet des percées fondamentales dans notre compréhension des lois de l’Univers, n’est pas suffisamment financé pour qu’on puisse espérer qu’il soit terminé de façon satisfaisante. Ceci implique des retards supplémentaires et coûteux avec des dépassements budgétaires qui conduiront inévitablement à son annulation.
La décision de l’Administration de faire dérailler l’exploration planétaire et l’astronomie spatiale est choquante et laisse présager la destruction de l’ensemble du programme spatial américain. En tant qu’agence la NASA est un être hybride. C’est une vaste bureaucratie dispendieuse et gâcheuse. Mais elle comprend aussi des départements techniques superbes et qui font vraiment leur travail. Les départements les plus productifs de la NASA sont d’abord et avant tout ceux des programmes d’exploration planétaire et d’astronomie spatiale. Si on les tue, ce qui reste sera indéfendable.
Les programmes planétaires et d’astronomie spatiale de la NASA ne représentent pas que du bon travail scientifique. Ce sont aussi des entreprises qui ont une dimension qu’on peut qualifier d’épique car elles expriment les idéaux les plus élevés de l’humanité dans sa recherche de la vérité. Grace à une série de sondes envoyées avec succès autour de et sur la Planète Rouge au cours des 15 dernières années, nous savons maintenant avec certitude que Mars était autrefois une planète chaude et humide et qu’elle a continué à avoir une hydrosphère active pendant environ un milliard d’années (une période cinq fois plus longue que celle qui a été nécessaire pour que la Vie apparaisse sur Terre après qu’il y ait eu de l’eau liquide). Ainsi, s’il est vrai que la Vie est un phénomène chimique naturel qui se manifeste partout où il y a de l’eau liquide, divers minéraux et qu’on dispose d’une période de temps suffisante, la Vie doit être apparue sur la planète Mars. Si nous pouvons le constater, nous aurons de bonnes raisons de croire que nous ne sommes pas seuls dans l’Univers.
L’observatoire Képler a découvert plus de 1.000 autres systèmes solaires et, si on lui permet de continuer à fonctionner, il pourrait bien trouver d’autres mondes comme le nôtre. Le télescope spatial Hubble a découvert que l’expansion de l’Univers s’accélère, signalant l’existence d’une force fondamentale de la Nature qui était auparavant inconnue. Le télescope Webb sera cinq fois plus puissant que Hubble. S’il peut être achevé et lancé, il est impossible de dire quelles découvertes il pourrait faire. Des lois de la gravité à la fusion nucléaire, beaucoup de nos découvertes les plus importantes en physique ont été faites par l’astronomie. Nous n’avons aucune idée de ce qu’ont été les processus qui ont permis la création de la matière, de l’énergie et de l’Univers. Webb pourrait nous aider à le découvrir. Les gains potentiels que l’humanité pourrait réaliser à partir de nouvelles connaissances de ce type, sont au-delà de ce que l’on peut calculer.
La raison mise en avant pour justifier la décision de l’Administration de tuer l’exploration planétaire et l’astronomie spatiale, est la discipline budgétaire. Pourtant, alors que les dépenses fédérales ont augmenté de 40 pour cent depuis 2008, le financement de la NASA est resté pratiquement le même. Ce n’est pas la NASA qui met en faillite l’Amérique mais l’OMB. Si l’Administration a besoin de réduire les budgets, elle devrait commencer par ceux des organismes de règlementation qui étranglent les entreprises du pays plutôt que celui de la NASA qui aide l’économie à travers les découvertes scientifiques, l’innovation technologique et l’inspiration des jeunes à poursuivre des carrières d’ingénieurs. Par ailleurs, s’il y avait besoin de restreindre les dépenses de la NASA, il serait plus logique de couper presque partout ailleurs dans cette organisation. Au lieu de cela, l’objectif de l’Administration semble être de détruire totalement le programme spatial en le frappant dans ses parties les plus vitales.
L’abandon du magnifique programme d’exploration des Etats-Unis est une offense à la Science et à la Civilisation. Elle représente une rupture radicale avec l’esprit pionnier et sa ratification comme politique, exclurait toute possibilité d’un avenir dans l’Espace pour l’Homme. C’est une décision inexcusable et elle doit être annulée.
Robert Zubrin est le président de Pioneer Astronautics et l’auteur de « The Case for Mars : the plan to settle the Red Planet and Why we must” (free Press, 2011, second edition).
Copyright 2011 The Washington Times, LLC
C’est à peine pensable!On a enterré les missions Appolo,la navette spatiale et Obama veut maintenant réduire à néant ce qui est un réservoir de nouveautés technologiques pour le monde entier. S’il n’y avait pas eu la NASA où en seraient la photo numérique ou les technologies médicales?Ce projet de suppression est une insulte à l’humanité!
Si cela se confirmait, ce serait une incroyable décision de l’administration Obama, une régression hallucinante, une stupidité. On ne peut donc qu’être d’accord avec l’article de Zubrin. Mais pourquoi éprouve-t-il le besoin d’affirmer que les budgets qu’il faut réduire sont ceux « des organismes de règlementation qui étranglent les entreprises du pays »? Quel rapport avec le problème posé? Est-ce encore une manifestation de l’hystérie ultra-libérale qui considère que tous les maux viennent encore et toujours de la règlementation, même quand il est démontré que l’absence ou le défaut de règlementation a mené l’économie mondiale à la catastrophe? Contrairement aux apparences, ce n’est pas moi qui dévie du sujet (la NASA): c’est Robert Zubrin qui a commencé!