Par le « Groupe d’analyse du programme d’exploration de Mars » (« MEPAG ») de la NASA. 31 janvier 2008.
Traduction Pierre Brisson
Mars restera une destination attrayante pour la science dans les décennies à venir. Le rythme des découvertes relatives au fonctionnement de la planète rouge pourrait être nettement accéléré par le recours à l’exploration humaine dès qu’elle sera possible. Une équipe de planétologues d’horizons divers a analysé les priorités et les scénarios scientifiques qui pourraient s’appliquer aux trois premières expéditions habitées vers et sur Mars à un moment quelconque au delà de l'horizon de temps actuel (c’est à dire dans + / – 25 ans, vers 2030s ou 2040s) ; le principe étant que la recherche scientifique serait un aspect dominant de ces missions.
Le « Groupe d’analyse scientifique d’une exploration de Mars par l’homme » (sigle anglais « HEM-SAG ») a conçu les missions scientifiques humaines de référence en prenant en compte les critères suivants :
(1) les contraintes indiquées par les ingénieurs de l’équipe 2007 d'architecture de missions martiennes (B. Drake et autres, NASA JSC) ;
(2) les priorités scientifiques actuelles pour l'exploration de Mars telles que résumées dans le document de référence « MEPAG 2007» sur les « Buts et Objectifs » d’une telle exploration ;
(3) la récente « Etude décennale du système solaire », de l'Académie Nationale des Sciences des Etats-Unis (New Frontiers, NRC, 2003).
Après l'évaluation de l'état à ce jour (en 2007) de notre connaissances de Mars, le HEM-SAG a projeté ce que serait cet état vers 2030, en supposant qu'une mission robotique de retour d'échantillons martiens doive avoir lieu avant que des activités scientifiques humaines puissent se dérouler sur le sol de la planète. Le HEM-SAG a conclu que dans tout programme d’exploration humaine à objectif scientifique ou sous contrôle scientifique, sur trois missions envisagées, chacune doit visiter des sites d’exploration indépendants et distincts pendant les périodes les plus longues permises par la dynamique du vol et la mécanique céleste. Ainsi, le HEM-SAG recommande très clairement que ces trois missions humaines d'exploration visent, d’un point de vue scientifique, en particulier l’âge des terrains, des régions différentes pendant des périodes allant jusqu'à 500 jours en surface, grâce à une mobilité humaine de moyenne à longue distance (centaines de kilomètres) et un accès au sous-sol à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Site de Nili Fossae, sur la paroi extérieure ouest du basin Isidis. La base est indiquée par un carré vert, les stations géophysiques satellites le sont par des triangles rouges et les sites possibles pour l’exploration du sous-sol, par des croix.
Les priorités scientifiques à l'époque des premières missions HEM (dans les années 2030 ou 2040) demeureront probablement semblables à celles d'aujourd'hui, en dépit des progrès importants en cours accomplis par les programmes robotiques américains et internationaux (le « Mars Exploration Program » de la NASA et le programme scientifique de l'ESA).
En outre, un certain nombre des capacités nécessaires à l’exploration scientifique de Mars pourraient être validée et optimisée par des activités humaines d'exploration de la Lune, comme certains aspects de collecte et de manipulation d’échantillons, d’identification sur site, d'accès au sous-sol profond, et de mobilité à longue distance (probablement avec des rovers pressurisés). Mars, selon le HEM-SAG, représente un objectif idéal pour des opérations scientifiques de terrain intensives menées avec et par l’homme pour les 50 prochaines années.
MEPAG : Mars Exploration Program Analysis Group
HEM-SAG: Human Exploration of Mars Scientific Analysis Group