(communiqué NASA du 31 juillet)
Des analyses à bord de la sonde Phoenix ont identifié la présence d’eau dans un échantillon de sol fourni le 30 juillet par le bras robotique de l’atterrisseur à l’instrument TEGA, capable de reconnaître les vapeurs dégagées par le chauffage du spécimen.
« C’est de l’eau » a déclaré Willian Boynton, de l’Université d’Arizona, responsable scientifique de l’instrument TEGA (Thermal and Evolved-Gas Analyser : analyseur thermique et d’émanations gazeuses). « Nous avions des indications sur l’existence de cette glace d’eau auparavant, grâce aux observations du satellite Mars Odyssey et, le mois dernier, en constatant, avec Phoenix, la disparition de fragments de sol, mais c’est la première fois que de l’eau martienne est touchée et goûtée ».
Compte tenu des résultats passionnants obtenus jusqu’ici et de la bonne santé du vaisseau, la NASA a annoncé qu’elle financerait les opérations de la mission jusque fin septembre. Il était originellement prévu que celle-ci se termine fin août. Ce sont ainsi cinq semaines supplémentaires qui sont ajoutées à la durée initiale de 90 jours.
« Phoenix est en bonne santé et les prévisions en matière de disponibilité d’énergie solaire sont favorables, nous entendons donc profiter pleinement de cette ressource d’investigation d’un des sites les plus intéressants de Mars », dit Michael Meyer, responsable scientifique du programme d’exploration martienne au quartier général de la NASA, à Washington.
L’échantillon provenait d’une tranchée d’environ 5 cm de profondeur. En atteignant cette profondeur pour la première fois, le bras robotique a rencontré une couche dure de sol gelé. Deux tentatives de fournir des prélèvements de ce sol glacé ont échoué, les échantillons restant collés à l’intérieur de la pelle. La plus grande partie du spécimen fourni le 30 juillet a été préalablement exposé à l’air libre pendant deux jours, de façon à permettre à une partie de la glace d’eau de se vaporiser et de rendre le sol plus facile à manipuler.
« Mars nous réserve des surprises », dit Peter Smith, investigateur principal de l’Université d’Arizona. « Nous sommes excités, car c’est des surprises que surgissent les découvertes. Une ce ces surprises, c’est la façon dont ce sol se comporte. Le matériau des couches riches en glace est resté collé à la pelle lorsqu’on a placé celle-ci au-dessus de l’ouverture du four, au soleil ; un comportement différent de ce que les simulations nous laissaient prévoir. Cela a représenté une sérieuse difficulté, mais nous avons trouvé des façons de nous en accommoder et nous acquérons de nombreuses données qui vont nous aider à comprendre ce matériau ».
Depuis son atterrissage dans la nuit du 25 au 26 mai derniers, Phoenix a étudié le sol martien à l’aide d’un laboratoire de chimie, de TEGA, d’un microscope, d’une sonde de mesure de conductivité et d’appareils de prise de vue. Au-delà de la confirmation de la présence de glace d’eau près de la surface, découverte en 2002, et de la compréhension des résultats concernant les propriétés d'adhérence du sol, l’équipe scientifique s’efforce de déterminer si la glace a pu fondre suffisamment pour être biologiquement disponible, et si des corps chimiques carbonés et d’autres matériaux nécessaires à la vie sont présents.
La mission observe également le ciel. Un instrument canadien utilise un rayon laser pour examiner la poussière et les nuages présents au-dessus de la sonde. « C’est une lampe de 30 Watt qui nous fournit un spectacle laser sur Mars », dit Victoria Hipkin, de l’Agence Spatiale Canadienne.
Un panorama circulaire complet des environs a été également achevéé par la sonde. « Les détails et les motifs que nous voyons témoignent d’un terrain dominé par la présence de glace, aussi loin que la vue peut porter », dit Mark Lemmon, de l’Université A&M du Texas, responsable scientifique de la caméra stéréographique de surface de Phoenix. « Ces caractéristiques nous aident à planifier les mesures à faire à portée du bras robotique et à en interpréter les résultats sur une plus grande échelle ».
Communiqué NASA du 31 juillet 2008. Traduction : R. Heidmann