Le bulletin d’avril 2019 n°79 de l’association vient de paraître (pour les membres) avec au sommaire :
- Le final d’Opportunity
- Se nourrir sur Mars, un défi à notre portée
- Pistes d’évolution de la communication de l’APM
- La vie de l’association
- Un équipage international à la MDRS
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres.
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Ci-dessous l’édito du bulletin n°79 :
L’Histoire est-elle de retour ?
En Mars, Mike Pence, vice-président des Etats-Unis, a souhaité
que les Etats-Unis soient plus ambitieux dans un programme
d’exploration humaine de l’espace, et en premier lieu, pour un
retour sur la Lune. Ce discours, tenu devant le National Space
Council, vise clairement un objectif de supériorité technologique.
Il a également souhaité voir la NASA recourir plus au
privé et prendre plus de risques.
Dans la continuité, Jim Bridenstine, l’administrateur de la
NASA, a annoncé début avril des projets accélérés : des Américains
sur la Lune dès 2024 au lieu de 2028 et sur Mars en 2033.
Pas très facile avec les difficultés du lanceur lourd SLS, objet
d’un audit très négatif, et le projet très lourd et décrié de station
en orbite autour de la Lune, base intermédiaire inutile en termes
de mécanique spatiale, à faibles retombées scientifiques, et extrêmement
coûteuse.
Dans le même temps, des sociétés privées telles que SpaceX
(mais aussi Blue Origin), largement financées par des fonds privés,
avancent. Même si leur budget est très inférieur aux budgets
de développement NASA, elles profitent de la constance d’une
stratégie et d’une gouvernance soucieuse d’efficacité. SpaceX
veut envoyer fret et équipage sur Mars en 2024, après un premier
vol fret en 2022.
Ces initiatives ont des retombées en Europe. Un grand hebdomadaire
français fait sa « une » récemment sur le thème « Le
Voyage vers Mars, c’est du sérieux ». Une grande institution publique
française lance une étude prospective, pour laquelle nous
avons été sollicités et avons contribué : « La conquête de la planète
Mars, driver pour l’économie du futur ? ». L’Europe n’a ni
lanceurs lourds ni moyens de vol habité, mais elle a des compétences
technologiques, scientifiques et industrielles.
Des esprits chagrins rappelleront que de telles ambitions ont
déjà existé dans le passé, par exemple sous Georges Bush senior.
Il y a cependant des différences majeures : des acteurs privés
motivés, efficaces et dépendant peu des variations de politique
budgétaire, une formidable accumulation de connaissances
technologiques et scientifiques (orbiteurs, rovers, ISS pour le
médical et support vie) et un contexte géopolitique hélas revenu
vers une situation proche de la guerre froide.
Mars, la nouvelle frontière pour … 2030 ?
Philippe Clermont, Président.