La première mission spatiale du programme européen d'exploration du système solaire nommé Aurora, semble avoir du plomb dans l'aile !
En effet, la mission ExoMars (approuvée en 2005), prévue pour explorer par un rover la surface de la planète rouge, ne cesse d'être retardée. Cette fois, la date du décollage n'interviendra pas avant janvier 2016 au moins, et ceci d'abord pour des raisons budgétaires, le budget étant sans cesse dépassé de par la compexité du programme… On dépasserait maintenant 1,2 milliard d'€uros pour tout l'ensemble (alors qu'en 2005, l'enveloppe totale était de 650 M€) !
Si bien que plusieurs options sont étudiées dont l'ouverture de la mission à des pays comme la Russie et les Etats-Unis en échange d'une participation financière, voire aussi technique !
Une autre option serait de réduire ses ambitieux objectifs, à savoir un robot autonome et équipé de très nombreux et très complexes instruments devant servir à détecter des traces de vie, actuelles ou passées et à qualifier l'habitabilité de la planète pour de futurs astronautes.
Le train spatial de la mission ExoMars.
Ce décalage budgétaire très important (le double de ce qui était annoncé) était plus ou moins prévisible et plus ou moins prévu. Et, il faut bien dire que le plus grave, est qu'à force de repousser son départ, c'est l'ensemble de la mission qui pourrait être compromis. Tout cela révèle d'un grand malaise dans la communauté du spatial européen. Car c'est le 4ème grand report de cette mission initialement prévue pour partir fin 2009, puis en juin 2011, puis en novembre 2013 et en 2015. Plus profondément, cela traduit un véritable manque de soutien politique de la part des gouvernements européens, aux efforts de l'Agence Spatiale Européenne et des agences nationales !
En fait, l'Italie à la tête des opérations sur ExoMars, ne souhaite pas faire de surenchères financières, et en l'absence d'autres nouveaux contributeurs, n'a d'autres choix que de laisser le retard filer…
Le rover de la mission ExoMars.
Prochaine étape
Maintenant, la solution ne peut venir que des politiques, nationaux et/ou européens, qui doivent décider de la suite à donner à cette triste histoire, avant la fin de l'année 2008. Ils vont devoir trancher et trouver des solutions raisonnables.
Nous verrons alors si l'Europe politique et scientifique existe ou si l'Europe spatiale ne fut qu'un rêve !
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
© Images : ESA.