MDRS 113 lundi 20 et mardi 21 février

Par Alexandre Mangeot

Hier (lundi 20) était l’anniversaire de Valentina : nous avons donc fêté ça dignement ! A commencer par un bon petit déjeuner. Par chance hier c’était un « cooking day », c’est-à-dire que nous avions le droit de cuisiner. Nous avons donc fait des pancakes accompagnés de confitures et de sirop d’érable. Plus traditionnellement, lait, café et thé étaient également sur la table… Faisant avec les moyens du bord, Pieter avait également fabriqué cette grande affiche « Happy Birthday » au dessus du plan de travail.

Le living room vu depuis la mezzanine, avec l’affiche « Happy Birthday ». (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Valentina n’ayant jamais conduit de véhicules motorisés auparavant n’avait pas fait d’excursions trop éloignées du Hab. C’est bien dommage de ne pas aller visiter les alentours tellement certains points de vue sont à couper le souffle ! L’après midi j’ai donc décidé d’amener Pieter et Valentina à Candor Chasma.

Avant de descendre dans la vallée qui domine Candor Chasma, j’ai pris quelques photos (voir ci-après) le temps que Pieter et Valentina profitent du paysage.

Vue plein Sud sur la route de Candor Chasma.  Au loin les cimes enneigées de Henry’s mountain désignée Olympus Mons par les équipages. Devant Henry’s mountain, à droite, Phobos peak, avec à sa gauche la colline au sommet brun surmontant une strate blanche désigné Nadia’s peak.Vu depuis le Hab le soleil se lève derrière Phobos peak. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Vue plein Ouest avec au loin Factory Butte. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Vue vers le Nord Ouest. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Sur notre trajet, nous avons trouvés de très jolis cailloux (voir photos). Mon équipage manquant d’un géologue, je ne peux dire ce que nous avons ramassés… Sur le chemin nous avons pu aussi observer un troupeau sauvage d’antilopes passant au loin. Malheureusement, ces animaux sont extrêmement rapides et le temps de dégainer un appareil photo, ils étaient déjà de l’autre coté d’une barre de falaise.

C’est avec de jolis souvenirs en tête que nous sommes rentrés au soleil couchant. Près d’une quinzaine de kilomètres effectués en 3h.

Lors de cette sortie, j’ai voulu avoir la possibilité de filmer sans pour autant tenir la caméra. Surtout qu’en quad, il faut les deux mains sur le guidon. J’ai donc scotché mon téléphone (qui fait caméra) à l’intérieur de mon casque, sur la visière (voir photo). Hormis la visibilité réduite, ce bricolage maison est plutôt pratique. Je pouvais manipuler mon téléphone avec mon nez (évidemment c’est un tactile). J’ai pu prendre plusieurs vidéos durant cette sortie. Toutefois, notre connexion Internet ne nous permet pas d’uploader les vidéos pour vous les faire partager.

Me voici en train de loucher pour voir mon écran. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

De retour au Hab, Valentina nous a concocté un repas digne d’être inscrit dans les annales de Mars ! Etant donné le stock de nourriture (américaine) déshydratée que nous avons, qui de nous cinq auraient pu croire qu’elle réussirait à faire une moussaka (plat grec) avec un gâteau au chocolat et aux fruits?! Nous avons festoyé dans une ambiance disco (grâce à la « disco ball’) avec un fond sonore musical très agréable voire euphorique. Ce fût une merveilleuse journée !

Le gâteau d’anniversaire de Valentina, fait par Valentina. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Aujourd’hui j’ai fini mes sorties de reconnaissance pour trouver des grottes. Résultat : rien que des anfractuosités.

Le terrain ici est composé en majeure partie de sable argileux. A chaque pluie, l’eau ravine le terrain est creuse de petites rigoles de plus en plus larges et profondes très visible sur le terrain et sur les cartes.

Les ravines très caractéristiques du terrain. (doc.MDRS 113/A. Mangeot)

Par endroit le sol est plus rocailleux mais la pierre reste trop friable. Quand le sable sous une plaque de roche est excavé par les pluies, une anfractuosité prend forme. Quand celle-ci devient trop large, la pierre pas assez solide pour soutenir son propre poids s’effondre.

Exemple de ce qui se rapproche le plus d’une grotte sur le site de la MDRS. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

Un exemple d’effondrement de plaque de roche. (doc. MDRS 113/A. Mangeot)

La recherche de grotte sur Mars aura une importance certaine. D’une part l’environnement abrité des grottes peut favoriser le maintien d’une hypothétique vie martienne car sous la roche l’effet des radiations et rayonnements ultraviolets disparait. Les grottes et tous réseaux souterrains sont des lieux propices pour y chercher des traces de vie. Dans les profondeurs de Mars on peut aussi s’attendre à ce que la température soit plus chaude (tout comme sur Terre). La chaleur est également un facteur favorisant le maintien de la vie. D’autre part, dans le but de préparer la colonisation, les structures naturelles permettant de soutenir des structures artificielles sous pression (comme les grottes et les réseaux souterrains) seront des endroits pertinents pour une installation.

Ma recherche de grotte sur le site de la MDRS devait également permettre d’établir des protocoles d’exploration de ces endroits un peu particuliers. Malheureusement le site ne se prête pas à l’exercice. De mon point de vue, cette recherche n’a pas été inintéressante car il m’a fallut parcourir et explorer beaucoup de terrains alentours. C’était pour moi l’occasion de m’émerveiller devant les beautés qu’offre ce site (voir les cartes postales). D’autres parts, les endroits accessibles autour de la base sont très nombreux et je n’en ai exploré qu’une toute petite partie. Alors dans les jours qui me restent, au hasard d’une sortie, qui sait si je ne vais pas finalement trouver ce que je cherchais…

Pour finir, durant les premiers jours de mon excursion, je suis parti en reconnaissance de sites indiqués par l’équipe de géologues et biologistes qui vont assister le prochain équipage. J’ai fait mon rapport en envoyant des photos détaillées des sites concernés en demandant confirmation des lieux de prélèvement. Durant les prochains jours je devrais effectuer les prélèvements. N’étant pas géologue ni biologiste, ce sera un exercice nouveau pour moi, je devrais suivre les protocoles indiqués en anglais (avec du vocabulaire que je ne connais pas) et le tout en combinaison spatiale ! Un vrai défi à relever.