Communiqué de Presse NASA 2008-234 / 11 décembre 2008.
Guy Webster 818-354-6278 Dwayne Brown 202-358-1726
Jet Propulsion Laboratory, Pasadena, Californie Siège de la NASA, Washington, D.C.
guy.webster@jpl.nasa.gov dwayne.c.brown@nasa.gov
Traduction et Commentaire de Pierre Brisson
Le satellite martien de la NASA, Mars Reconnaissance Orbiter (« MRO »), a terminé la première phase, de deux ans, de sa mission scientifique. Le vaisseau spatial a trouvé les signes d’une histoire martienne complexe de changements climatiques qui ont produit différents environnements aqueux.
Le satellite nous a envoyé 73 térabits de données scientifiques, soit plus que toutes les autres missions martiennes réunies. Sur cette lancée, il va continuer à examiner Mars avec une précision sans précédent, durant les deux prochaines années de son programme scientifique.
Une des découvertes les plus importantes de cette première phase scientifique est la révélation que l’action de l’eau à la surface de Mars et dans son sous-sol immédiat, s’est déroulée pendant des centaines de millions d’années. Cette activité a été au moins régionale et peut-être planétaire, quoi que, peut-être, intermittente. Le satellite a également observé que les signatures de plusieurs environnements aqueux, certains acides, d’autres alcalins, ont accru la possibilité qu’il y ait des endroits sur Mars qui pourraient révéler des preuves d’une vie passée, si elle a jamais existé.
Depuis qu’il s’est placé à 186 miles de la surface martienne en Octobre 2006, le satellite a également effectué 10.000 séquences d’observations ciblées de zones à haute priorité. Il a pris des images de près de 40 pour cent de la planète à une résolution qui peut révéler les détails d’objets de la taille d’une maison ; un pour cent ont une précision qui permet de voir des objets de la taille d’une table de bureau. Ce relevé a couvert presque 60 pour cent de Mars en bandes cartographiques de minéralogie avec une résolution de la taille d’un stade. Le satellite a aussi assemblé près de 700 cartes météorologiques globales, des douzaines de courbes de températures atmosphériques et des centaines de profils radars du sous sol et de l’intérieur des calottes polaires.
Selon Richard Zurek, un des scientifiques du projet MRO au JPL (NASA, Pasadena, Californie), « ces observations ont maintenant atteint le niveau nécessaire pour permettre de tester les hypothèses concernant les lieux et les époques où l’eau a changé la planète et pour décider des endroits où les futures missions seront les plus productives dans leur recherche de régions habitables sur Mars ».
Parmi les observations il y en a des centaines en stéréo utilisées pour dresser des cartes topographiques détaillées et produire images qui viennent en support d’autres missions martiennes. Une de ces images a montré le rover Opportunity arrêté au bord du cratère Victoria et une autre l’atterrisseur de Phoenix pendant sa descente vers la surface martienne. Les données transmises par le satellite avaient, auparavant, permis à l’équipe de Phoenix de modifier dans l’urgence le site d’atterrissage. Aujourd’hui on en utilise d’autres pour choisir le site d’atterrissage du MSL (Mars Science Laboratory) qui doit être lancé en 2011. Durant les cinq mois d’opération de Phoenix sur Mars qui se sont achevés en Novembre, les satellites MRO et Mars Odissey ont partagé un rôle vital de communication pour relayer dans un sens, les commandes données à Phoenix et dans l’autre, pour acheminer vers la Terre les données collectées.
MRO a trouvé des stratifications qui se répètent dans les calottes glaciaires permanentes des pôles martiens. Les structures suggèrent des cycles de changement climatiques qui se perpétuent jusqu’à aujourd’hui. Elles peuvent témoigner des effets possibles de changements cycliques de l’inclinaison de l’axe de Mars ou de variations dans l’orbite de la planète sur les configurations d’ensoleillement planétaires. Des cycles climatiques récents sont signalés par la détection radar de dépôts de glace en sous-sol en dehors des régions polaires, à proximité de l’équateur là où la glace dans le sous-sol immédiat n’est pas en principe permanente. D’autres résultats révèlent les détails d’anciens lits fluviaux, des brumes atmosphériques et des mouvements aqueux tout au long des changements climatiques persistant à la surface de la planète.
Durant les quelques semaines pendant lesquelles le soleil se trouve entre Mars et la Terre, la sonde va arrêter la plupart des observations car les communications seront perturbées. Ce mois ci va commencer une nouvelle phase de la mission, les observations scientifiques continuant tout au long d’une nouvelle orbite martienne (qui dure approximativement deux années terrestres).
Selon Michael Meyer, chef de l’équipe scientifique pour le Programme d’exploration martienne, au siège de la NASA, à Washington, « ce vaisseau spatial est un excellent exemple des capacités de support scientifique et de support aux activités des autres engins opérant sur Mars. MRO a dépassé ses objectifs et nos attentes. Nous attendons encore davantage de découvertes en continuant à regarder la Planète Rouge avec des détails spectaculaires ».
Le JPL de la NASA à Pasadena gère le MRO pour le compte de la Direction des missions scientifiques de la NASA. Lockheed Martin Space Systems, à Denver, est le principal contractant du projet. C’est cette société qui a construit le satellite.
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Commentaire:
Le terrain de la recherche a été magnifiquement préparé par l’exploration robotique et on se demande pourquoi ne pas organiser dès maintenant de mission habitée. Un équipage humain dont la préparation commencerait demain avec l’objectif de l’envoyer sur Mars dans dix ans dans une région bien ciblée sur critères géologiques maintenant connus, pourrait faire des merveilles.
Il faut faire accélérer le processus de préparation à l’exploration humaine et faire sauter les étapes inutiles. Quand on pense au potentiel de Mars pour faire progresser la Connaissance on ne peut que regretter les atermoiements de certains sur l’ISS et la diversion lunaire, surtout si elle devient un but en soi.
Pierre Brisson