Nous sommes en Décembre 2022. Le premier atterrisseur habité fonce vers la surface de Mars à quelques 20.000 km/heure à une altitude d’environ 100 km. Très bientôt, après les contrôles nécessaires, des hommes fouleront le sol de Mars pour la première fois dans l’Histoire.
Grâce à un changement radical de politique spatiale après les élections de 2012, le gouvernement américain a donné la priorité à l’exploration spatiale en s’engageant résolument dans l’application du programme « Mars Direct » prônée par Robert Zubrin depuis les années 1980. La NASA a immédiatement commencé à développer un lanceur lourd (« HLV ») sur le modèle du fameux Ares V qui avait été esquissé lorsque Michael Griffin était lui-même administrateur et qu’il avait lancé le programme Constellation, ensuite avorté. En 2018 elle l'a mis en opération, avec succès, par un vol aller retour Terre / Phobos.
Simultanément des investissements étaient faits sur tous les fronts pour développer toutes les technologies nécessaires y compris la gravité artificielle durant le voyage et le recyclage des déchets, solides, liquides et atmosphère. Les meilleures entreprises du monde y ont participé en répondant aux appels d’offres de la NASA ce qui reste, jusqu’à présent le meilleur exemple de coopération internationale menée à son terme en temps de paix.
En 2020 un premier vol d’ARES V a été lancé avec une station automatisée qui a posé sur Mars un laboratoire pour produire 108 tonnes d’oxygène et de méthane à partir du CO2 de l’atmosphère martienne et de 6 tonnes d’hydrogène importées de la Terre. La présence effective de ces 108 tonnes a été contrôlée en Juin 2022, avant le départ de la mission habitée qui va atterrir maintenant, aussi près que possible de la base automatisée.
En s’approchant de Mars, le vaisseau spatial a rencontré les premières couches de son atmosphère très ténue. En raison de sa vitesse de pénétration, les gaz de cette atmosphère sont surchauffés jusqu’à former un plasma contre le bouclier dont la surface brille comme le ferait celle d’un astéroïde. Pour pouvoir le loger dans la fusée, l’arracher à la gravité terrestre et le transporter jusqu’à Mars sans mettre en échec la mission en raison d’une masse et d’un volume excessifs, on a choisi un bouclier de type gonflable, tel qu’imaginé par les Russes au début du siècle. L’extérieur des anneaux est couvert d’un revêtement céramique extrêmement résistants et isolants de la chaleur qui s’est déployé lorsqu’ils se sont gonflés, il y a deux jours, après que la rotation générant la gravitation artificielle ait été interrompue grâce aux moteurs latéraux du dernier étage du véhicule spatial, et avant la capture du vaisseau par la Planète Rouge qui la rattrapait avec une vitesse de quelques 4 km/s. L’aérofreinage a commencé lorsque le vaisseau a pénétré les couches les plus hautes de l’atmosphère martienne, à une vitesse de l’ordre de 6km/s, selon un angle fermé.
Plus tard les rétrofusées que vous voyez au sommet de l’habitat, seront utilisées pour un freinage final (après que le bouclier thermique ait été écarté et l’habitat retourné avec un parachute qui se déploiera à partir de son logement situé sous le bouclier.
Mars, nous voici!
Pierre Brisson
(envoyé spécial de l'APM à bord du Beagle III)
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