Mercredi 11 janvier, Curiosity a effectué sa première correction de trajectoire. Cette correction a accéléré l’arrivée de la sonde près de Mars de 14 heures pour assurer un « rendez vous » avec la cible, le cratère Gale. Cette correction a consisté à augmenter la vitesse de la sonde dans l’axe de sa trajectoire. Une deuxième correction, transverse, a visé le rapprochement de la trajectoire à environ 20000 km de la surface martienne. Le lancement initial visait volontairement à coté de Mars pour éviter que l’étage supérieur Centaur, non stérilisé, ne s’écrase sur la planète.
L’ensemble des opérations s’est déroulé sur trois heures. Pendant son vol de croisière la sonde est stabilisée par rotation à 2 tours par minute et les corrections sont exécutées sans arrêter cette rotation.
Les moteurs sont regroupés par deux paquets de quatre à la périphérie du module de croisière. La première manœuvre, celle qui a visé à accélérer l’instant de l’arrivée dans le voisinage martien, a consisté à allumer pendant 19 minutes les deux moteurs qui poussent dans le sens de la trajectoire.
Une vue de l’intérieur de l’étage de croisière de Curiosity montrant les réservoirs d’ergols et, montés en extrémité de trépieds, les deux groupes de 4 moteurs dont les orifices de tuyères sont obturés par des états de livraison rouge. On voit également sur la face interne des panneaux blancs périphérique les tuyaux gris dans lesquels circule le fluide qui apporte la chaleur du système nucléaire RTG du rover pour la dissiper par radiation. (doc. NASA/Glenn Benson)
L’opération de correction latérale était plus délicate. Il fallait mettre en route les moteurs uniquement quand ils pointaient dans la bonne direction soit pendant 5 secondes à chaque tour. Ainsi le propulseur orienté dans le bon sens de chacun des deux groupes de moteurs a été allumé 200 fois pendant une période qui a duré deux heures.
L’opération est intéressante car elle montre comment se feraient les corrections sur un vaisseau spatial habité, lié au contrepoids que constitue son étage d’élancement vide après utilisation, qui serait en rotation pour créer une gravité artificielle.
Vue d’un vaisseau habité approchant de Mars et en rotation lié au contrepoids que constitue l’étage d’élancement vers Mars. Cette rotation crée une pesanteur artificielle de 0,38 g pendant les 6 mois du trajet vers Mars ce qui maintient l’aptitude des astronautes à être opérationnels dès leur arrivée. Mais il est préférable au cours du voyage de pouvoir faire les corrections de trajectoire sans arrêter la rotation, possibilité que la correction de trajectoire de Curiosity le 11 janvier démontre bien. (doc. APM/Manchu)
Sur Curiosity la modification de vitesse impartie par les deux corrections a été de 5,5 m/s.
La prochaine correction est prévue le 26 mars.
Jeudi 12 janvier (à 9h heure du JPL en californie), la sonde a parcouru depuis son départ 130,6 millions de km, sa vitesse est de 16600 km/h par rapport à la Terre et de 110500 km/h dans le système solaire.
Voir en anglais le communiqué sur le site JPL : http://www.jpl.nasa.gov/news/news.cfm?release=2012-011