Propos du 16/11/09 rapportés par Alex Kirk. Traduction Pierre Brisson
Les résultats obtenus par la mission LCROSS présentent un certain intérêt scientifique, mais il faut comprendre que la quantité d’eau découverte est extrêmement faible. Le cratère de 30 mètres creusé par la sonde contenait 10 millions de kg de régolite éjectés dans l’espace. Dans cette masse, on a détecté environ 100 kg d’eau. Cela représente une proportion de dix parties par million, ce qui est une concentration d’eau plus faible que celle que l’on trouve dans les déserts les plus secs de la Terre. Au contraire, on a trouvé sur Mars des régions de la taille de continents terrestres entiers qui contiennent 600.000 parties d’eau par million soit 60% de leur masse.
Photo du cratère Cabeus dans le cratère Centaur après impact de LCROSS Crédit images NASA/JPL
Si aller sur la Lune peut représenter pour le programme de vols habités de la NASA une activité plus intéressante que de faire des vols de la surface du sol jusqu’à l’orbite basse terrestre et de recommencer, ce n’est cependant pas un but convenable pour l’agence spatiale. Depuis la fin des missions Apollo, il y a plus de trois décennies, Mars est le défi qui a nargué la NASA. Mars, et non la Lune, est la pierre de Rosette qui nous dira la vérité au sujet du potentiel pour la vie de se manifester ailleurs et sous quelle forme. Et Mars, en raison de la richesse de ses ressources (non seulement de grandes quantités d’eau, mais aussi du carbone, de l’azote et toutes les autres substances nécessaires pour la vie et l’industrie de l’homme), est l’endroit le plus proche de la Terre où les hommes peuvent s’établir. Par conséquent, c’est la pierre de Rosette qui nous dira notre destin, à savoir si nous serons astreints à vivre sur un seul monde ou bien si nous ouvrirons la perspective d’une nouvelle « frontière », en tant qu’espèce pluri planétaire.
Mosaic Image of Polar Cap in Summer ; Mars Orbiter Camera MRO; Crédit NASA/JPL/MSSS
Pour l’ère à venir de l’exploration spatiale, on peut comparer Mars à la Lune comme l’Amérique du Nord au Groenland dans le monde passé de l’exploration maritime. Le Groenland était plus proche de l’Europe et les Européens y sont arrivés avant, mais cette terre était trop désolée pour permettre un établissement humain permanent substantiel. Au contraire, l’Amérique du Nord était un endroit où une nouvelle branche de la civilisation pouvait s’épanouir. La Lune est une île désolée dans l’océan de l’Espace ; Mars est un « Nouveau Monde ». C’est là où est le défi, c’est là où est la science, c’est là où est notre futur. C’est pourquoi Mars doit être notre objectif.
Robert Zubrin
Coloniser Mars permettra à notre espèce d’augmenter ses chances d’assurer sa survie. C’est un devoir.