Les observations infrarouge de la sonde MRO ont montré que le gaz carbonique de l’atmosphère se solidifie en givre la nuit même à l’équateur. La solidification nocturne du CO2 était bien connue dans les régions polaires. mais certaines zones équatoriales présentent en surface une couche de poussière suffisamment épaisse et retenant peu la chaleur du jour, pour que la température plonge la nuit en dessous de celle de solidification du gaz carbonique (-125°). Le phénomène concerne les régions de Tharsis, Arabia et Elysium. Il ne se produit pas dans les zones rocheuses où la capacité calorifique du sol est suffisante pour maintenir celui-ci à une température plus élevée la nuit. Les régions poussiéreuses qui sont les plus froides la nuit sont les plus chaudes le jour. Dans ces régions l’atmosphère est plus chaude la nuit que le sol et il a fallu discriminer les signaux infra rouge du sol de ceux de l’atmosphère pour arriver aux conclusions concernant la température du sol. Le solidification du CO2 dans les interstices de poussière et sa sublimation dans la journée, créant un effet de lit fluide, peut probablement expliquer certaines des traces d’écoulement observées sur les pentes. En tout cas la vaporisation du CO2 dans la journée maintient probablement l’état pulvérulent du sol, avec beaucoup de vides, qui cause le refroidissement nocturne rapide. Le phénomène est donc auto entretenu.
Planisphère de Mars avec la probabilité d’apparition de givre de gaz carbonique la nuit selon les zones (doc. NASA/JPL-Caltech)
Voir l’article en anglais sur le site du JPL.