Communiqué NASA 2008-226
Dwayne Brown 202-358-1726
NASA Headquarters, Washington
dwayne.c.brown@nasa.gov
Traduction Pierre Brisson
Le laboratoire mobile « Mars Science Laboratory » (« MSL ») de la NASA sera lancé deux ans plus tard que prévu, à l’automne 2011. L’objet de la mission est d’envoyer un rover de nouvelle génération équipé d’instruments de recherche tout à fait nouveaux, pour étudier l’histoire ancienne de l’environnement martien. Un lancement en Octobre 2009 n’est plus possible en raison de problèmes d’équipements à résoudre et d’essais à effectuer pour assurer une chance satisfaisante de succès à la mission. La fenêtre pour un lancement en 2009 se termine fin octobre. Les positions relatives de la Terre et de Mars sont favorables aux vols vers Mars seulement quelques semaines tous les deux ans. La prochaine opportunité de lancement après 2009 sera en 2011.
Vue d’artiste de MSL. Image credit: NASA/JPL-Caltech
Doug McCuistion, Directeur du Programme d’exploration de Mars au siège de la NASA à Washington, déclare : « comme nous ne voulons pas abaisser nos standards pour tester les systèmes de vol complexes de la mission, nous préférons choisir l’option plus responsable de changer la date de lancement. Jusqu’à maintenant, les efforts ont porté sur un lancement l’an prochain, à la fois pour commencer aussi vite que possible un programme scientifique exaltant et aussi parce qu’un délai plus long coûtera plus cher aux contribuables. Cependant, nous sommes arrivés à un point où on ne peut travailler davantage et plus vite sans compromettre des essais vitaux ».
L’équipe du MSL a récemment fait le point des progrès accomplis durant les trois derniers mois. Le résultat a conduit à changer la date du lancement.
Selon Charles Elachi, directeur du JPL de la NASA, à Pasadena (Californie), « En dépit de travaux épuisants menés par des équipes dévouées se relayant sans relâche, on n’a pas progressé suffisamment vite ces dernières semaines dans la résolution de problèmes techniques pour l’assemblage des équipements et autres problèmes techniques. Si l’on veut que la mission soit un succès, la seule solution est de faire le lancement en 2011 ».
Le rover sophistiqué pose les problèmes technologiques les plus difficiles que l’on ait eu à résoudre lors des autres missions interplanétaires. Il utilisera de nouvelles technologies pour ajuster son vol pendant sa descente au travers de l’atmosphère martienne et pour poser le rover à la surface de Mars en laissant descendre un filin à partir du module de descente en vol stationnaire. Les instruments scientifiques de pointe embarqués représentent une charge scientifique égale à 10 fois la masse qui était sur les rovers Spirit et Opportunity. Le MSL est conçu pour parcourir de plus grandes distances sur des terrains plus difficiles que les rovers précédents. Il emploiera un nouveau système de propulsion en surface.
Tester rigoureusement les composants et les systèmes est essentiel pour développer jusqu’au bout une mission de cette complexité et préparer son lancement. Les tests effectués aux phases intermédiaires de la réalisation on conduit à changer des éléments essentiels du vaisseau spatial.
Cette partie du MSL de la NASA, appelé l’étage de descente, fait son travail principalement pendant les toutes dernières minutes avant l’atterrissage sur Mars. Le vaisseau est en cours d’assemblage et de tests pour un lancement en 2011.
Image credit: NASA/JPL-Caltech
« Les coûts et les calendriers sont pris très au sérieux dans n’importe quelle mission scientifique » dit Ed Weiler, administrateur associé du Département des missions scientifiques au siège de la NASA. « Cependant, au bout du compte, ce qui importe c’est simplement obtenir un résultat positif ».
La mission explorera un site martien où des images prises par un satellite de la NASA indiquent qu’il y a eu de l’humidité dans le passé. Quatre sites sont aujourd’hui en concurrence. Le rover recherchera des preuves montrant si l’ancienne Mars a connu des conditions favorables à la vie microbienne et à la préservation des preuves de cette vie si elle a existé.
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Dans une autre intervention, Ed Weiler a saisi l’occasion de ces difficultés pour insister sur l’intérêt qu’il y aurait à établir une coopération transatlantique renforcée dans le domaine de l’exploration de Mars. En effet, l’évolution de la situation de MSL va induire des surcoûts qui auront un impact sur les budgets consacrés à Mars ; une coopération plus étroite avec l’Agence Spatiale Européenne (ESA) permettrait d’en compenser les conséquences.
« Le nationalisme c’est sympathique. C’est bien de pouvoir mettre son logo sur nos missions mais ces missions deviennent complexes et chères » dir Weiler. « Nous avons les mêmes buts scientifiques. Ils veulent envoyer des rovers sur Mars. Ils veulent faire revenir des échantillons Ils veulent rechercher la vie. Il n’est pas surprenant que l’Europe et les Etats-Unis semblent penser de même quand il s’agit de science sur Mars ».
Selon Weiler, collaborer avec l’ESA pourrait être le meilleur choix de la NASA pour tirer le maximum de l’opportunité de lancement de 2016 : « N’est-ce pas le bon moment, spécialement maintenant…considérant que [nos] idées pour 2016 sont déjà dans l’air et que l’on sait que ces missions seront touchées ?».
« Nous pourrions probablement faire une bien meilleure mission si nous la faisions ensemble plutôt que de continuer la compétition ».
Ed Weiler faisait naturellement référence à la situation du programme européen ExoMars, dont la date de tir a été récemment reportée à 2016 et dont la conférence ministérielle de l’ESA de novembre n’a pu, jusqu’à présent, que couvrir partiellement le financement.