En 2007, quatorze agences spatiales avaient édité un document : « Stratégie d’exploration : un cadre de coordination ». Il s’en est suivi, en novembre 2007, la création d’une instance de concertation entre ces 14 agences, le groupe de concertation internationale sur l’exploration spatiale, International Space Exploration Coordination Group en anglais (ISECG). Après une première édition en 2011, l’ISECG vient de publier, le 20 août, une nouvelle version d’une feuille de route pour l’exploration. Ce document, en anglais bien sûr, est accessible sur https://www.globalspaceexploration.org/c/document_library/get_file?uuid=6bdce6a3-1400-4b47-b6ba-3556755273c3&groupId=10812 ou http://www.nasa.gov/sites/default/files/files/GER_2013_for_release.pdf
Présentation de l’ISECG et logos des 14 agences spatiales participantes. On note l’absence de la Chine. Pour combien de temps encore ? (Doc. ISECG)
De nombreuses images de Mars illustrent le document, à commencer par la couverture. L’exploration de Mars est l’objectif clairement affiché. (Doc. ISECG)
Les étapes de l’exploration robotique des agences participantes de 2012 à 2025. Les projets chinois n’y figurent pas. (Doc. ISECG)
Les missions robotiques actuelles sont toujours sous la maitrise d’œuvre principale d’une seule agence, mais la participation internationale, en ce qui concerne les instruments, est déjà très importante (doc. ISECG)
Sur le plus long terme : l’objectif des missions humaines. La dernière ligne verticale à droite indique 2030. (Doc. ISECG)
Les pages 37 et 38 du document sont consacrées aux simulations sur Terre. (Doc. ISECG)
La conclusion (doc.ISECG)
L’ISECG étant une organisation qui n’engage pas les agences (« non binding »), cela permet de la part de celles-ci une certaine liberté d’expression. Mais le document résultant a tendance à rassembler les différentes positions sans priorités marquées. On y trouve ainsi les options Lune d’abord et astéroïdes. La liste des technologies et savoirs à développer est également exhaustive et sans indications de priorités même si 80% de cette liste reste pertinente pour une mission martienne. Les différentes missions non martiennes envisagées sont toutefois jugées à l’aulne de ce qu’elles apportent à la future exploration martienne habitée.
Le point important de l’interopérabilité est traité. Il faut en effet, pour une coopération efficace en matière d’exploration, que les systèmes des différents pays soient le plus possible compatibles entre eux (système d’amarrage, fréquences et protocoles de communication, pressions de scaphandres, voltages, etc.). Ce travail ingrat préalable de standardisation est nécessaire pour un travail ultérieur coopératif aussi bien pour des raisons d’efficacité que de fiabilité et sécurité.
Bien que l’on soit encore très loin de la création d’une agence spatiale internationale, on assiste peut-être là au premiers pas – lents – dans cette direction.