Curiosity vient de dépasser les 1600 sols ou jours martiens de travail dans le cratère Gale. A cette occasion, une étude a été publiée dans Proceedings of the National Academy of Science, par le principal expérimentateur de l’analyseur CheMin, Thomas Bristow, du centre NASA Ames qui attire l’attention sur un paradoxe : Curiosity a mis en évidence l’existence de lacs il y a quelques 3,5 milliards d’année impliquant la présence d’eau liquide. Il faut pour cela que la température soit supérieure à 0°C. Et le soleil à l‘époque était un tiers moins chaud qu’aujourd’hui. Pour faire monter la température, il faut un effet de serre qui aurait pu être provoqué par une atmosphère de gaz carbonique mais dans ce cas il y aurait eu création de carbonates. Or l’instrument CheMin n’a rien détecté. L’absence de carbonates implique que la pression de gaz carbonique était inférieure à quelques dizaines de mb (aujourd’hui 7 mb), ce qui est insuffisant pour créer un effet de serre notable. Les lacs étaient peut être recouverts d’une fine couche de glace qui n’aurait pas empêché la création des roches sédimentaires observées. Mais une couche de glace laisse aussi des traces particulières qui n’ont pas été observées. Le mystère est donc entier.
Yellowknife Bay avec ses sédiments lacustres sur une image mosaïque de 111 images prises le 24 décembre 2012. Le sol n’a été dégagé par l’érosion éolienne que depuis 70 millions d’années. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Au loin à gauche sur l’image précédente, le mont Sharp et la vallée vers laquelle se dirige Curiosity. Il va arriver de la droite et s’engager dans la vallée marquée par un point rouge. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS/APM)