Environ 48 h avant sa rentrée dans l’atmosphère, on ne sait pas encore où va retomber Phobos Grunt. Rien d’étonnant à cela, les fluctuations de la haute atmosphère induisent une grande variabilité dans la prévision de rentrée atmosphérique finale jusqu’à seulement quelques heures avant celle-ci. Quant à l’éparpillement des quelques fragments qui atteindront le sol, il va être lié aux coefficients balistiques (rapport de la trainée sur la masse) des différents fragments et est donc tout aussi imprévisible. L’ellipse des points de chute va s’étirer en longueur sur plusieurs centaines de kilomètres. La situation était la même lors de la chute du satellite américain UARS qui est retombé le 24 septembre dernier.
Illustration de cette imprévisibilité : un site d’information annonçait jeudi matin une rentrée au Sud Ouest de l’Australie, vendredi au Nord du Japon et samedi à l’Est des iles Malouines. Et encore ne s’agit-il que du point d’entrée dans l’atmosphère dense selon une trajectoire encore quasi horizontale, la rentrée elle-même s’étalant sur quelques milliers de kilomètres.
Samedi 15 janvier après midi, l’agence russe Roskosmos prévoyait une zone d’impact (donc après rentrée dans l’atmosphère, freinage et destruction de la majorité des fragments) dans l’océan Pacifique à l’Ouest du Chili. L’agence indique le dimanche 15 janvier 18h51, heure française, comme point central de la prévision de chute mais l’incertitude est de plus ou moins 12 heures alors qu’un tour de Terre est accompli en 1h30mn !
On peut voir des images de Phobos Grunt en orbite et des explications sur les méthodes d’acquisition de ces images sur le site de Thierry Legault : http://legault.perso.sfr.fr/phobos-grunt_fr.html. On trouve d’ailleurs sur ce site (http://legault.perso.sfr.fr/mars_fr.html) les extraordinaires photos de Mars prises par cet astronome amateur bien connu.
Phobos Grunt est stabilisé par la faible trainée atmosphérique qui le fait descendre, dans une position panneaux solaires vers l’arrière et étage Fregat vers l’avant. Au moins son coefficient balistique est ainsi stable, ce qui évite d’introduire une variable de plus dans les prévisions de retombée.
La majorité des prévisions disponibles le 14 janvier après midi conforte la valeur de dimanche soir affichée par Roskosmos . Mais le site http://celestrak.com/events/reentry/phobos-grunt.asp affiche une rentrée tardive le mardi 17 janvier à 12h47. A suivre encore pendant quelques jours tout au plus.
Les orbites de Phobos Grunt 6 heures avant et après l’instant de retombée prévu par Roskosmos le dimanche 16 janvier au soir. Ce document date du samedi 15 janvier. (doc. Roskosmos)
Dimanche 16 janvier au matin, les prévisions de Roskosmos s’affinent. Le point central de la prévision est affiché à 20h11 heure française. Roskosmos indique une chute possible dans le désert de Gobi.
Dimanche 16 janvier au matin: la prévision Roskosmos se réduit à 4 orbites. La prévision indique quels pays ne sont pas concernés par la retombée mais la liste des pays et zones qui peuvent recevoir des débris reste importante; l’Europe est concernée par exemple. (doc. Roskosmos)
Le 16 janvier le site http://www.spaceflight101.com/phobos-grunt-re-entry-information.html affiche heure par heure les prévisions de différents organismes concernant le point de rentrée, l’ellipse de débris étant localisée « en aval » de ce point d’entrée.
En milieu d’après midi du 16 janvier l’agence russe Roskosmos diminue à deux orbites la marge d’incertitude sur la retombée de Phobos Grunt. Seul le Sud Est de la France métropolitaine semble encore menacé.
Quelques heures avant la chute: deux orbites d’incertitude (doc. Roskosmos)
A 18h le 16 janvier, Roskosmos affiche un point d’entrée au milieu de l’océan Atlantique, par 10° de latitude Nord.
La dernière orbite et le point d’entrée au milieu de l’Atlantique affichés par Roskosmos le 16 janvier à 18 h. (doc. Roskosmos)
Finalement vers 19h le ministère de la défense russe indique que la rentrée a eu lieu dans le Pacifique, avant le point médian prévu dans l’Atlantique, et avant le survol de l’Amérique du Sud, à 18 h 45 heure française.
Fin du suspens…
le site Rockosmos annonce le 16/01 la cessation du signal de phobos grunt à 2145 dans le pacifique sud( leurs prévisions entre 21h40 et 22h10).Le 15 à 21h50 les russes annonçaient également sur un autre site la chute à 1150 km de l’ile de Wellington (Nelle zélande)
précisions à propos de mon dernier commentaire: Roskosmos donne 21h45 pour la perte du signal et et le site Visual sat-flare tracker 3d mentionne l’annonce russe à 18h51.quid heures locales et utc?. Le site Visual sat mentionne à 1250 km de l’ile de Wellington et non 1150 comme je l’ai précédemment mentionné.