Le Science et Vie de septembre consacre 14 pages aux résultats de la modélisation du système solaire par Alessandro Morbidelli et son équipe de l’observatoire de Nice. Il y a six ans cette équipe, avec le « modèle de Nice » avait réussi à expliquer une grande partie de la configuration du système solaire. Aujourd’hui un nouveau modèle, le « Grand Tack » explique encore plus de caractéristiques du système solaire et de ses planètes. Ces modèles rejouent l’évolution des planètes et de leurs orbites sur les 4,55 milliards d’années d’existence du système solaire. Et le dernier modèle explique maintenant la taille de Mars ! La planète Mars telle que la créaient les modèles antérieurs était en effet d’une masse cinq fois plus élevée que la vraie planète. On a maintenant compris que Jupiter et Saturne, apparus respectivement à 500 et 900 millions de km du soleil, ont progressivement dérivé en se rapprochant du soleil jusqu’à 200 et 400 millions de km à une époque où les planètes telluriques, dont la Terre et Mars, n’existaient pas encore. Puis à cause d’une résonance dans les périodes de leurs orbites, les géantes se sont éloignées jusqu’à leur position actuelle. Mais leur incursion dans le système solaire intérieur a fortement appauvri en matière l’extérieur de l’anneau de petits corps qui orbitait près du soleil. La Terre formée au milieu de cet anneau a fini par acquérir une masse respectable. Mars, née en périphérie, a manqué de matière, d’où sa masse égale au dixième de celui de notre planète.
Mars: deux fois plus petite que la Terre en diamètre et dix fois moins massive (doc. A.Souchier)
Notons que s’il n’y avait pas eu la présence de la deuxième planète géante, Saturne, qui a été la cause de l’éloignement final de Jupiter, nous n’existerions probablement pas aujourd’hui.
C’est en particulier en observant les systèmes à exoplanètes que l’on a pu générer ces nouveaux scénarios. Un nouvel exemple de ce que regarder « ailleurs » permet de mieux comprendre « chez nous ».