Le 19 septembre Curiosity s’était arrêté à coté d’un étrange rocher pyramidal. Il est resté sur place quelques jours et a utilisé son bras pour un premier examen au contact d’un rocher depuis son arrivée.
Au sol 46 (22 septembre) le bras s’approche du roc désigné Jake Matijevic pour la première analyse in situ de la mission. (Doc. NASA/JPL-Caltech)
Le roc Jake Matijevic observé de près par la caméra MAHLI située au bout du bras robotique. Curiosity a aussi utilisé l’instrument APXS (spectromètre rayons X à particules alpha) pour analyser la composition ainsi que la Chemcam qui envoie un faisceau pulsé pour vaporiser un peu de la surface et réaliser une analyse à distance. C’est avec une telle analyse Chemcam que le rover a terminé sa mission d’observation au sol 48, le 24 septembre. (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS)
Après avoir terminé son travail le 24 septembre, Curiosity a aussitôt repris la route vers le point Glenelg, son prochain arrêt scientifique. Dès le 24 septembre il a ainsi roulé sur 42 m, la plus grande distance parcourue en une journée jusqu’à présent.
Le rover dispose d’une source de puissance nucléaire sous forme de 4,8 kg d’oxyde de plutonium réparti en 16 éléments. La désintégration lente de ce plutonium échauffe l’enveloppe et c’est cette chaleur qui est récupérée par un système de thermocouples qui a comme source froide l’ambiance martienne. Mais le rendement est faible. Le générateur produit environ 2 kW de chaleur mais seulement 110 W d’électricité. La chaleur, elle, peut être conduite directement par des circuits fluides, du générateur aux zones qui ont besoin d’être réchauffées. Mais les 110 W électriques sont la seule source pour les instruments et les moteurs électrique de chacune des six roues. Pour comparaison une automobile terrestre de la même masse que Curiosity dispose d’environ 40 000 W ! Heureusement le système charge des batteries lithium ion qui peuvent, pour des périodes plus ou moins longues, fournir des puissances plus élevées que 110 W, mais la puissance moyenne dépensée sur la journée ou plusieurs jours ne peut pas dépasser 110 W. La vitesse maximale de Curiosity n’est d’ailleurs que de 4 cm/s !
Chargement du RTG de Curiosity en combustible. La désintégration du plutonium porte au rouge l’enveloppe. C’est à partir de cette chaleur que le RTG produit l’électricité avec un rendement de l’ordre de 5% seulement. (Doc. Idaho National Laboratory)
Notons aussi que la demi-durée de vie du plutonium est de 87 ans, c’est-à-dire que dans 87 ans la puissance du système sera divisée par deux.
Les images suivantes montrent Curiosity s’éloignant du roc Jake Matijevic à son allure d’escargot (de course tout de même).
Le roc Jake Matijevic à 9h 38mn 49s Temps Universel (TU) le 24 septembre (Doc. NASA/JPL-Caltech)
Puis à 11h 06mn 45s TU. On voit sous cet angle que le roc n’est pas pyramidal. (Doc. NASA/JPL-Caltech)
Et enfin à 11h 46mn 40s TU (Doc. NASA/JPL-Caltech)
Le 25 septembre (sol 49), le rover a encore parcouru 31 m vers Glenelg.