Le bulletin n° 63 de l’association, réservé aux membres (téléchargement ici), est paru avec au sommaire :
- Le privé à la manoeuvre (édito)
- Un Cubesat étudiant pour préparer le voyage vers Mars
- 3ème édition du site web APM
- La vie de l’association
- L’énigme MCT rebondit
- Recherche de la vie: des indices encourageants
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Ci-dessous l’édito du bulletin n° 63 :
Le privé à la manoeuvre
A trois reprises, un président des États-unis s’est prononcé en faveur d’un programme Homme sur Mars : George Bush senior en 1989 avec la Space Exploration Initiative, George Bush junior en 2004 avec le programme Constellation, et même Barak Obama qui, en plusieurs occasions, a affirmé que c’était l’objectif à assigner à la NASA. Malgré cela, toujours pas de décision… Mais, doit-on vraiment s’en étonner ? Dans la conception institutionnelle qui prévaut, c’est la science qui est mise en avant comme fondement du projet. Pourtant cette finalité peine à justifier à elle seule une entreprise de cette ampleur ; ce qui devrait entraîner une décision va très au-delà, touchant à des enjeux de nature économique (innovation, développement), géopolitique (liés au rôle des capacités spatiales sur la scène internationale) et sociétale (remotiver les jeunes aux métiers technico-scientifiques).
Mais, contrairement à ce qui avait prévalu, par exemple, lorsque furent lancés Airbus ou Ariane, cette prise de hauteur n’est semble-t-il plus de mise : profits à court terme – financiers et électoraux – et refus de tout risque nous gouvernent. Confrontés à cet état de fait inquiétant, il est réjouissant de constater que ce sont des entrepreneurs privés, innovants et accoutumés au risque, qui, fort de la richesse qu’ils ont créée, sont à l’oeuvre pour nous faire espérer en de nouvelles perspectives de développement pour l’humanité.
Pour Mars, c’est évidemment Elon Musk, créateur au succès fulgurant de SpaceX (mais aussi de Zip2, PayPal, Tesla Motors, Solar City, et bientôt d’une entreprise vouée à produire 4000 satellites pour Internet) qui porte nos espoirs. Sans doute, comme il le dit d’ailleurs lui-même, ne pourra-t-il pas, seul, mener à bien son rêve d’une colonie humaine sur Mars. Mais on peut prévoir que, grâce à la force de ses convictions et aux succès (techniques, commerciaux et financiers) de ses entreprises, il réussisse à entraîner les institutions – et le public – sur la route de Mars, d’abord aux USA, puis dans le cadre d’une large coopération mondiale.
Rien n’est joué, la route est semée de pièges et d’aléas. Mais, l’histoire le démontre, de tels grands créateurs peuvent changer notre monde, en l’occurrence aider à en atteindre un autre.
Richard Heidmann
vice-président, fondateur