Le bulletin n°64, réservé aux membres (téléchargement ici) est paru avec au sommaire :
- La Lune et Mars (édito)
- InSight, la nouvelle mission d’exploration de la NASA
- La vie de l’association
- Rapport IAA sur l’exploration humaine de Mars
- Colonie martienne: un business ?
- Portrait d’un cratère récent
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Ci-dessous l’édito du bulletin n° 64 :
La Lune et Mars
Lors du congrès Humans to Mars du 5 mai, l’administrateur de la NASA a déclaré qu’on n’avait jamais été aussi près de nous rendre sur Mars, ce qui ne peut pas être faux… Mais il a été plus précis dans l’expression de la faisabilité et des motivations : « Le voyage vers Mars est réel, il est atteignable et d’importance pour l’humanité et pour la poursuite du progrès de l’humanité », en insistant sur la recherche des origines de la vie. Pour lui la NASA est en ligne avec le but fixé par le président Obama cinq ans plus tôt : envoyer des hommes en orbite autour Mars dans le milieu de la décennie 2030, suivi plus tard d’un atterrissage. Il a précisé que le plan NASA pour se rendre sur Mars était abordable et permettrait de mettre des bottes américaines (sic*) sur le sol martien dans les années 2030, affirmation est plus précise que l’annonce Obama de 2010.
La feuille de route NASA prévoit, dans ses étapes intermédiaires, des missions humaines dans le voisinage lunaire (en particulier la mission d’examen d’astéroïde) mais pas de retour sur la Lune.
Le nouveau directeur de l’ESA a évoqué une base sur la face cachée de la Lune, mais l’Europe n’a pas les moyens de s’engager seule dans un tel programme. De leur côté les Chinois visent la Lune, à la fois parce que celle-ci a une importance particulière dans leur imaginaire et parce que les missions sont plus faciles à y conduire que sur Mars. Quelle sera la réaction des Américains si des Chinois sont sur la Lune avant 2030 ? Décideront-ils d’y retourner pour démontrer leur capacité ? Sera-ce de nature à accélérer ou retarder la première mission humaine vers Mars ? L’important est que la définition des matériels de l’astronautique d’exploration humaine du système solaire réponde aux besoins de la mission martienne, qui est dimensionnante, et de définir ensuite les missions de qualification. C’est ce qui avait été fait dans les années 60 avec le matériel Apollo, qui visait la Lune et était passé par des étapes probatoires de vols autour de la Terre ou de la Lune. C’est ce qui est visé aussi dans les premières missions habitées Orion, avec l’examen de fragments d’astéroïdes dans le domaine circumlunaire, mission que les objectifs scientifiques ne justifient pas entièrement. Il va falloir préciser les missions de qualification des éléments clés des missions martiennes : l’habitat de transfert, les systèmes d’entrée et atterrissage des charges lourdes, la production d’ergols in situ, le véhicule de remontée, et bien d’autres éléments encore…**
* Mais C. Bolden évoque aussi la coopération internationale.
** cf. l’article de J.M. Salotti, p.4 du bulletin.
Alain Souchier
Président de l’association Planète Mars