Le bulletin de juillet 2018 n°76 de l’association, réservé aux membres, vient de paraître avec au sommaire :
- Edito
- La NASA veut faire voler un hélicoptère sur Mars
- Descente et atterrissage de la BFR sur Mars
- La vie de l’association
- EMC18 dans la capitale horlogère de la Suisse
- Ballades sur un monde cratérisé. Mars ? Non, la Terre
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres.
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Ci-dessous l’édito du bulletin n°76 :
Les éclipses de lune, contrairement aux éclipses de soleil, ne sont pas des phénomènes rarissimes. Pourtant, celle du 27 juillet 2018 est tout-à-fait exceptionnelle. En effet cette éclipse, la plus longue du 21ème siècle, se produit le jour où la Planète rouge non seulement passe en opposition quasi périhélique, brillant d’un feu éclatant, mais se trouve de plus en conjonction avec notre satellite (à environ 12 diamètres lunaires).
Intrigués et subjugués par la présence de ce phare céleste inattendu, les curieux qui pourront observer la pleine Lune plongée dans la pénombre de la Terre garderont le souvenir d’un spectacle fascinant (malheureusement visible en partie seulement en France métropolitaine…). Pour certains, ce pourrait être leur découverte de la planète !
Pour nous, alors que les perspectives lunaires et martiennes se chevauchent dans les projets astronautiques, cet événement porte une double charge symbolique. La conjonction des deux astres nous incite à penser qu’en fin de compte ce sont des objectifs connexes, tandis que le contraste des diamètres apparents semble marquer la perspective de la route à suivre. Mais, en même temps, le spectacle de ce fanal éblouissant, éclipsant une Lune majestueuse mais éteinte, devrait renforcer l’attrait que nous éprouvons pour ce monde lointain. Comme si celui-ci nous envoyait un signal, un appel à l’atteindre enfin, au bout d’une attente de plusieurs milliards d’années.
Un programme « Lune, puis Mars » peut constituer une option pragmatique acceptable s’il est véritablement bâti pour permettre à la phase lunaire de préparer le voyage vers Mars. En réalité, le choix programmatique des objectifs n’est pas le problème majeur. Le drame, c’est l’absence de programme et de ressources budgétaires adéquates. Il y a bien eu dans le passé deux tentatives de « retour à la Lune, puis Mars » : la SEI en 1989 et Constellation en 2004, mais toutes deux ont avorté ! Et la troisième initiative annoncée récemment par le président des États-Unis ne paraît pas plus robuste : rien n’est voté, le lanceur lourd accumule les retards, les avancées de SpaceX obscurcissent les plans de la NASA, l’Europe n’a ni lanceur, ni vaisseau qualifiés vol humain, ni les ressources de ses ambitions. La politique d’exploration spatiale risque donc de poursuivre ses errements, l’espoir étant que les ambitions de SpaceX se concrétisent suffisamment pour redonner de réelles perspectives, probablement au travers d’un partenariat public-privé.
Richard Heidmann,
Vice-président de Planète Mars.