Le bulletin de l’association n°77 d’octobre 2018, réservé aux membres, vient de paraître avec au sommaire :
- Edito
- Les tempêtes de poussière et la question de l’énergie
- Rencontres de l’Espace à Auriol
- Trajectoires
- Convention annuelle de la Mars Society
- L’Europe dans les missions à venir
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres.
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Ci-dessous l’édito du bulletin n°77:
Le retour de la crainte sur l’environnement radiatif ?
Une étude récente, financée par la NASA à l’université de Georgetown et publiée dans le Bulletin de l’Académie des Sciences américain, a été reprise par des médias français1. L’article étudie l’impact, sur des souris, de l’effet sur le système gastro-intestinal des ions lourds présents dans l’espace. Résumons les faits :
– grâce à l’ISS, nous avons acquis de nombreuses connaissances scientifiques sur l’impact médical du séjour prolongé de l’homme dans l’espace, et en particulier sur l’impact des radiations, même si l’ISS est partiellement protégée par le champ magnétique terrestre ;
– grâce à son instrument RAD, Curiosity mesure l’environnement radiatif à la surface de Mars ; également activé pendant le voyage, il a permis d’accumuler de précieuses connaissances sur les radiations ;
– sur la base de données ainsi confirmées, l’évaluation de la dose reçue au cours de la mission reste conforme aux normes internationales établies pour l’ISS.
A l’heure actuelle, rien ne permet d’affirmer que l’environnement radiatif du voyage vers Mars serait rédhibitoire, en accroissant de manière intolérable la probabilité de cancer. Ceci mérite pourtant d’être rappelé, au vu de communications assez régulières et trop simplificatrices en ce sens.
Sans négliger pour autant ce risque, avançons positivement dans la recherche de solutions. Face aux tempêtes solaires sporadiques, un abri léger (par exemple utilisant les réservoirs d’eau) suffira. Face à l’autre menace, celle des rayons cosmiques, on peut décider de raccourcir le voyage, à trois mois au lieu de six par exemple, en acceptant une charge de propergol supérieure. Autre approche, au niveau des équipements : la société StemRad a noté que le risque radiatif n’est pas le même pour tous les organes, et propose AstroRad, une armure bustier articulée en polymère protégeant le buste et l’appareil digestif. Enfin, sur Mars, l’architecture et la localisation des habitats pourront être optimisées, plus ou moins enterrés…
En conclusion, nous assistons à une effervescence intellectuelle pour trouver des solutions, et tout laisse à penser que des solutions existent pour que le voyage aller/retour vers Mars ne dépasse pas les doses actuellement admises pour l’ISS.
Philippe Clermont,
Président de Planète Mars.