Le monde selon Edward Bass et John Allen
Les 150 millions de dollars (de 1990) qu’a coûté Biosphère 2 ont été fournis par le magnat du pétrole Edward Bass qui possède toujours l’installation. John Allen est l’ingénieur étrange et touche à tout qui l’a conçue . Celle ci comprend cinq biotopes différents : Une forêt tropicale, une savane, une mer (de corail), un. marais à mangroves situé au bout de la mer, et un désert.
Après un petit topo introductif dans une salle du quartier des équipages le visiteur entre dans la savane. Celle ci est colonisée par des fourmis Paratrechina Longicornus (« crazy ants » en anglais) qui oblige rapidement l’intrus touriste à une danse de claquettes pour éviter qu’elles ne montent le long des jambes. La savane domine la mer de corail d’une dizaine de mètres de falaise artificielle (mais tout est artificiel d’ailleurs). On n’accède pas aux 2500 m² de la forêt tropicale sous sa grande verrière de 27 mètres. Elle est située derrière la plage battue par des petites vagues au rythme de trois par minutes. Cette agitation de l’eau est nécessaire à la vie du corail. La circulation d’eau douce part de la montagne située au centre de la forêt tropicale pour passer par la savane avant de finir dans le marais à mangroves situé au bout de la mer, du coté où celle ci atteint 7 mètres de profondeur. Son volume est de 2500 m³. Les biosphériens y faisaient de la plongée sous marine pour observer l’évolution des coraux et poissons.
Le visiteur n’a heureusement pas à patauger dans le marais (quoique… cela permettrait peut être de se débarrasser des fourmis) mais passe directement de la savane au désert « haut » planté de buissons épineux, avant de descendre dans le désert « bas », plus aride , élaboré pour ressembler à la côte des brumes du Chili. Tous ces volumes communiquent librement ; ce sont les différences d’altitude qui maintiennent une ségrégation entre l’air sec du désert en bas et l’air chaud et humide de la forêt tropicale en haut. Le visiteur sort ensuite du désert par les caves, là où se trouvent tous les équipements de traitement des eaux et poursuit son chemin par le tunnel qui conduit au poumon sud. En quittant celui ci, le trajet conduit au sous sol qui jouxte la mer, consacré à une exposition sur la vie marine et son évolution. Là des fenêtres donnent accès au fond de la mer tropicale. En retournant à la porte d’entrée du complexe, on accède finalement aux quartiers de l’équipage, très spacieux pour une équipe de huit. Là encore, on n’en est pas à ce que sera le standard des premières bases lunaires ou martiennes. Chaque biosphérien disposait d’un 2 pièces en duplex et de volumes communs nombreux, atelier, salle médicale, salles de bains, bibliothèque et centre de contrôle sur un total de 2600 m². Cette zone est celle des bâtiments d’aspect futuriste que l’on voit de l’extérieur. Elle est contiguë aux 0,22 hectare de la surface d’agriculture intensive et à l’étable qui comportait chèvres, cochons et poulets.