Les régions polaires boréales de Mars en transition.
Note ESA en anglais traduite par Pierre Brisson (voir http://www.esa.int/esaCP/SEMA4VITPQG_index_0.html)
5 août 2011
Une image nouvellement obtenue de l’orbiteur Mars Express de l’ESA montre le pôle Nord de Mars pendant le solstice d’été de la planète rouge. Toute la glace de dioxyde de carbone a disparu, laissant juste apparaître une calotte brillante de glace d’eau.
Image n°1 / Crédits : ESA/DLR/FU Berlin (G.Neukum)
Cette image a été prise le 17 mai 2010 par la caméra stéréo à haute définition (« HRSC ») de l’orbiteur. Elle montre une partie de la région polaire nord de Mars durant le solstice d’été. Le solstice est le jour le plus long et le début de l’été pour l’hémisphère nord de la planète.
Le bouclier de glace est couvert d’eau gelée et de glace de dioxyde de carbone en hiver et au printemps mais, à cette époque de l’année martienne, toute la glace de dioxyde de carbone s’est réchauffée et s’est évaporée dans l’atmosphère de la planète.
Il ne reste que de la glace d’eau et elle apparaît comme des zones blanches et brillantes sur cette image. A partir de ces couches de terrains, de vastes volutes de vapeur d’eau sont parfois rejetées dans l’atmosphère.
La glace polaire suit les saisons. En hiver, une partie de l’atmosphère se recondense en givre et neige sur la calotte boréale. Ces dépôts saisonniers peuvent s’étendre aussi loin vers le sud que le 45ème degré de latitude Nord et atteindre jusqu’à un mètre d’épaisseur.
Un autre phénomène se produit sur les escarpements incurvés de la calotte polaire boréale, comme par exemple celui de Rupes Tenuis (sur la gauche de l’image). Au printemps la couche saisonnière de dioxyde de carbone est couverte de givre d’eau. De temps en temps le vent enlève la pellicule d’environ un millimètre d’épaisseur de glace d’eau, révélant la glace de dioxyde de carbone en dessous.
Ces processus témoignent d’un cycle de l’eau dynamique sur Mars et peuvent conduire à des variations dans l’accumulation de glace d’eau sur la calotte polaire.
Parmi les autres éléments notables de cette image, on peut noter le canyon Chasma Borealis, des sédiments colorés et un champ de dunes important.
Chasma Borealis a environ 2 km de profondeur, 580 km de long et 100 km de large. Ses parois permettent une vue parfaite des strates de dépôts les ayant constitués. Il y a des cratères d’impact sur le fond du canyon, certains étant abondamment couverts de sables et d’autres partiellement dégagés.
Des dépôts foncés ou de tons plus clairs paraissent constituer une couverture fine et régulière. Les sédiments les plus sombres ont été déposés par les vents durant les tempêtes de poussières printanières. Leurs dessins résultent des variations de quantités déposées en fonction des saisons.
La calotte polaire est entourée par un vaste champ de dunes dont certaines parties s’étendent jusqu’à 600 km au Sud.
Mars Express utilisera bientôt son radar pour sonder la calotte polaire nord en trois dimensions. Depuis le déploiement de l’antenne du radar, mi 2005, l’équipe a attendu des conditions favorables pour observer la région.
Le radar fonctionne mieux la nuit quand les interférences électriques de l’atmosphère de la planète sont minimales. Les mois d’août et septembre 2011 doivent présenter d’excellentes conditions pour observer la forme, l’épaisseur et la composition de la calotte.
Restez à l’écoute pour de nouveaux résultats !
Image n°2 : Image plus large donnant le contexte de la région autour du pôle Nord de Mars.
Crédits : NASA MGS MOLA Science Team
Image n°3 : Chasma Borealis (encadré 1)
Crédits : ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum).