Le 19 octobre après midi après 2 heures et 19 minutes de freinage avec son moteur bi ergols de 424 N, de poussée la sonde européenne ExoMars TGO a réussi sa satellisation autour de Mars. TGO décrit maintenant une orbite très allongée passant à 300 km de Mars au plus bas et à 96000 km au plus haut et parcourue en environ 4 jours martiens.
De son coté, Schiaparelli, largué dimanche dernier par TGO, a atterri vers 16h 48mn dans la zone prévue de Meridiani Planum mais on ne sait pas dans quel état. La séquence d’atterrissage enchainait un freinage par bouclier thermique dans l’atmosphère après une entrée à 21000 km/h, ensuite à 11 km d’altitude à une vitesse de 1700 km/h l’ouverture (en supersonique) d’un parachute de 12 m de diamètre, enfin vers 1,2 km d’altitude, à la vitesse de 250 km/h, la transition vers une phase finale faisant appel à 3 groupes de 3 moteurs à hydrazine coupés à 2 m au dessus du sol pour un posé amorti par du matériau écrasable. Le signal radio de la sonde qui était suivi par un radiotélescope indien et en même temps par la sonde Mars Express opérationnelle depuis bientôt 13 ans autour de Mars, s’est interrompu avant l’atterrissage, vers le moment d’ouverture du parachute. D’après certaines sources depuis Darmstadt, les données télémétriques des mesures technologiques pendant la rentrée atmosphérique pourraient avoir été acquises.
Sur l’ensemble de cette mission ExoMars les données que l’on devrait recevoir de la sonde ExoMars en orbite pendant plusieurs années sont infiniment plus nombreuses que celles que devait envoyer l’atterrisseur Schiaparelli dont la durée de vie était limitée à quelques jours. De plus l’expérience Schiaparelli devait être utile pour valider des technologies d’atterrissage pour de futures sonde mais pas pour le prochain volet ExoMars qui, en 2020, doit déposer un rover sur Mars au moyen d’un module d’atterrissage russe sans rapport technologique avec Schiaparelli.
L’ensemble de la séquence d’atterrissage qui dure 6 mn (doc. ESA/ATG Medialab)
Une vidéo montrant les différentes étapes de la descente est disponible ci-après:
La zone d’atterrissage est située dans Meridiani Planum non loin du point d’atterrissage du rover Opportunity le 25 janvier 2004.
Une vue de l’ellipse d’atterrissage de Schiaparelli, qui mesure 100 km de long pour 15 km de large (Doc. ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO/indications APM)
La zone d’atterrissage avec indication des différents cratères voisins et la position d’Opportunity à son arrivée et aujourd’hui sur les flancs du cratère Endeavour (Doc. ESA/DLR/FU Berlin, CC BY-SA 3.0 IGO/indications APM)
La zone de Meridiani Planum sur un planisphère de Mars (Doc. NASA/JPL-Caltech/MSSS/APM)
Les caractéristiques géologiques de la zone d’atterrissage de Schiaparelli. Noter que cette ellipse est un peu différentes de celles des images précédentes.
Une équipe anglaise avait précédemment, le 25 décembre 2003, tenté l’atterrissage de la sonde Beagle 2 sur Mars. Celle -ci avait été transportée par la sonde européenne Mars Express toujours en opération, en orbite autour de Mars depuis bientôt 13 ans. Beagle 2 n’avait plus jamais donné signe de vie mais avait finalement été repéré sur des images MRO en 2014: une fois arrivé au sol, tous ses panneaux solaires ne s’étaient pas déployés or l’antenne de communication avec la Terre se trouvait sous le dernier panneau. La découverte de la sonde relativement intacte au sol avait permis de dire que la protection thermique du boulier de rentrée s’était bien comportée or c’est un matériau de même type qui assurait la protection de Schiaparelli.
On trouve des explications en français sur ExoMars sur le site du CNES et le document de presse ESA sur la mission (en anglais) est disponible ici:
Les événements du 19 octobre après midi ont fait l’objet à Poissy d’un après midi enchaînant liaisons avec Frédéric Castel au centre des opérations ESOC de Darmstadt et conférences sur le thème de l’exploration martienne. L’association Planète Mars, partenaire de l’opération a présenté quelques matériels et panneaux dans le hall. Un compte rendu détaillé de l’après midi est disponible ici. (Doc. A. Souchier)
Fin d’installation de l’exposition APM (doc. J. P. Martin)
Quelques essais de scaphandre de simulation (doc. A. Souchier)
265 personnes dans la salle mais environ 20000 connexions sur le live (doc. A. Souchier)
Parmi les intervenants, de gauche à droite, Francis Rocard (CNES), Olivier de Goursac (Planetary Society), Gilles Dawidowicz (animateur et organisateur, président de la commission planétologie de la SAF), Jean-Pierre Martin (Planetastronomy) (doc. A. Souchier)
On notait la présence nombreux médias. Ici Gilles Dawidowicz interviewé. (Doc. A. Souchier)
Olivier de Goursac rappelle les grandes étapes de l’exploration récente de Mars (doc. J. P. Martin)
Jean-Loup Bertaux, directeur de recherche émérite au CNRS (LATMOS) et impliqué dans de nombreuses missions spatiales est également intervenu (doc. A. Souchier)
A Darmstadt, François Forget est venu à plusieurs reprises au micro de Frédéric Castel, pour donner des informations en quasi direct à l’assistance à Poissy. (Doc. J. P. Martin)
Les présentations APM effectuées lors de cette manifestation sont disponibles ici:
2016-406-mars-les-missions-humaines-poissy
2016-410-les-simulations-poissy