La Chine et les Emirats Arabes Unis prévoient chacun une mission vers la planète rouge. Ce, en plus des missions des Etats-Unis avec le rover Perseverance qui sera lancé entre le 17 juillet et le 5 août 2020 pour un atterrissage sur Mars prévu le 18 février 2021, dans le cratère Jezero et l’Europe, avec Rosalind Franklin, qui ne sera lancé qu’en 2022, entre août et octobre, suite à des retards dus aux soucis occasionnés par les parachutes, et aux incidents survenus lors des derniers tests thermiques d’environnement spatial.
Nous avons eu l’occasion de détailler la mission Emiratie HOPE (Espoir) dans le bulletin n°78 de janvier 2019. Elle va étudier l’atmosphère martienne avec une sonde de 1,5 t équipée de 3 instruments. Son lancement est prévu en juillet 2020 pour une arrivée en février 2021.
La quatrième mission est chinoise et s’appelle HUOXING 1 (sonde martienne). Elle sera lancée entre le 25 juillet et le 13 août 2020 par une fusée Longue Marche-5 Y4 qui a été requalifiée fin 2019, lors du lancement de la mission de retour d’échantillons lunaires Chang’e 5 ; ce, après l’échec de son deuxième lancement en juillet 2017.
© Académie chinoise des sciences
Au préalable, au cours de la décennie 2000, la Chine avait développé, une première sonde spatiale martienne de petite taille, Yinghuo-1, dans le cadre d’un partenariat avec la Russie. L’engin chinois devait être transporté jusqu’à Mars par la mission spatiale russe Phobos-Grunt mais cette dernière cessa de fonctionner le 9 novembre 2011 juste après son lancement. A la suite de cet échec les responsables chinois décidèrent de développer une prochaine mission martienne de conception autonome sous l’égide de la CASC (China Aerospace Science and Technology Corporation), la société spatiale chinoise.
Cette mission de 5 t comprend un orbiteur de 3,2 t et un astromobile de 240 kg qui doit se poser sur la surface de Mars. Les dimensions de celui-ci sont de 2 x 1,65 x 0,8 mètres. Il est basé sur les rovers lunaires Yutu et Yutu 2. La durée nominale de la mission du rover est de trois mois. Après s’être placée en orbite autour de Mars, au printemps 2021, la sonde spatiale devra manœuvrer pour se placer sur une orbite plus proche de la planète puis procéder à la séparation de l’étage de descente entre l’orbiteur et le rover qui devra atterrir sur la planète. Quant à l’orbiteur il devra réduire une deuxième fois son orbite martienne pour pouvoir entamer les observations scientifiques de Mars.
L’orbiteur emporte 7 instruments :
deux caméras moyenne (résolution spatiale 100 mètres) et haute résolution (10 mètres en couleur et entre 2,5 et 0,5 mètres en noir et blanc). Cette dernière a des capacités proches de la caméra HiRise de Mars Reconnaissance Orbiter
un instrument d’analyse des ions et particules neutres,,
un magnétomètre,
un radar pour étudier la structure du sol sous la surface,
un spectromètre infrarouge permettant d’identifier la composition des minéraux,
un instrument de mesure des particules énergétiques.
La charge utile instrumentale scientifique du rover comporte :
une caméra utilisée pour la navigation et le relevé de la topographie martienne,
une caméra couleurs dotée de 9 filtres et d’un capteur de 2048 x 2048 pixels,
un radar pour sonder les couches superficielles sous la surface basé sur celui embarqué sur Yutu,
un instrument d’analyse du sol par laser analogue au LIBS du rover américain Curiosity,
un magnétomètre,
un spectromètre infrarouge,
un microscope,
une station météorologique.
Fin 2018 deux sites d’atterrissage sur Mars étaient envisagés par les scientifiques chinois. Tous deux sont caractérisés par une altitude peu élevée et une relative absence de reliefs et d’obstacles favorables à un atterrissage. Ces sites sont :
Chryse Planitia non loin du site d’atterrissage des missions américaines Viking 1 et Mars Pathfinder
Isidis Planitia dans la partie occidentale de la région Elysium Mons.
C’est le premier qui a été choisi pour une arrivée en février 2021.