Jacques Villain, auteur connu d’un grand nombre de livres ayant trait à l’espace et aux fusées, vient de publier chez Vuibert « Irons-nous vraiment un jour sur Mars ? ». Malgré son titre pessimiste l’ouvrage se termine sur un chapitre « L’appel incoercible de l’espace ». Et l’éditeur présente l’ouvrage en ces termes : « Mars est une planète qui n’a cessé de fasciner les hommes. Proche de la Terre, elle suscite un double espoir : celui d’abriter de nouvelles formes de vie et celui de représenter un territoire à conquérir.
En 2010, Barack Obama a fait de l’envoi d’hommes sur Mars son objectif pour 2035, mettant en avant la « nécessité » que représente un tel projet pour l’humanité. Mais l’avenir de l’homme se jouera-t-il vraiment dans l’espace ou tout ceci n’est-il qu’une grande illusion ?
Les possibilités offertes par cette planète suscitent de multiples interrogations à la croisée des chemins entre science, technique et géopolitique. »
Dans la première partie de l’ouvrage l’auteur se penche sur l’histoire de la conquête de l’espace et rappelle que les grandes étapes de cette conquête ont toujours été difficiles à prévoir sur le long terme. En 1952 Von Braun imaginait l’arrivée sur la Lune en 1977 alors que l’évènement s’est finalement produit 8 ans plus tôt! C’était avant la compétition russo-américaine sans laquelle on peut se demander si aujourd’hui l’homme aurait déjà posé le pied sur la Lune. Au contraire lors du programme Apollo, on pensait que l’homme serait sur Mars très rapidement. Air et Cosmos avait même fait sa couverture avec une image d’un vaisseau habité américain en orbite autour de Mars en 1986 !
Il est difficile d’expliquer objectivement les difficultés d’un voyage martien sans les minimiser mais sans les exagérer non plus. En particulier l’auteur oublie de mentionner la solution de la gravité artificielle par rotation pour éviter les inconvénients de 6 mois de voyage en microgravité. De même il affiche une dose de radiation reçue lors du voyage qui semble deux fois plus élevée que les valeurs que nous attendons.
En tout cas le titre de l’ouvrage rappelle bien que rien n’est gagné, ce qui justifie l’action de promotion de l’association Planète Mars et le besoin d’explications toujours renouvelées