Depuis son arrivés sur Mars et après la vérification de ses différents instruments embarqués, Curiosity n’a pas chômé dans l’étude minéralogique des lieux. C’est d’abord CheMin (pour Chemistry and Mineralogy instrument) qui a confirmé les observations faites par les spectromètres embarqués sur divers orbiteurs américain (CRISM) ou européen (OMEGA). CheMin utilise la diffraction par rayon X et son avantage, puisqu’il est au sol, est de jouir d’un pouvoir discriminant beaucoup plus grand que les spectromètres des satellites.
Comme on s’y attendait, le sol du cratère Gale est largement composé de laves basaltiques fluides telles qu’on en trouve sur l’ile d’Hawaï. Dans cet environnement, l’instrument a également détecté du feldspath, de l’olivine et du pyroxène, comme on l’avait observé à partir de l’Espace.
Cette image GIF animée montre l’effet sur le sol martien pulvérulent d’un tir laser de l’analyseur à distance ChemCam. De son coté ChemMin fonctionne à partir d’échantillons prélevés dans le sol par le bras robotique. (Doc. NASA/JPL-Caltech/LANL/CNES/IRAP/LPGN/CNRS)
Ces roches sont toutes des silicates qui sont le constituant le plus commun de l’écorce de notre Terre. Ce n’est pas surprenant puisque l’on sait que les deux planètes ont été formées avec les mêmes matériaux puisque dans la même région du système solaire. Ces silicates sont tous formés à très haute température et complètement anhydres. L’olivine est le premier matériau à cristalliser lorsque le magma refroidit. Les pyroxènes viennent juste après, puis les feldspaths.
De l’olivine terrestre (Doc. Caltech)
Tout cela donne une image de Mars assez austère : roches primitives, chaleur et sécheresse. Il faut espérer que l’on trouve « mieux ». Seul point intéressant, les petits cailloux blancs, non encore identifiés que l’on a vu en très petite quantité dans plusieurs échantillons. Seraient-ce des morceaux de gypse comme en a trouvé Opportunity dans le cratère Endeavour, de l’autre côté de la planète ? On aurait là une preuve d’hydratation (le gypse est un sulfate di-hydraté de calcium) et il faudrait retrouver l’endroit d’où il provient.
Le « diamant » martien trouvé par Curiosity (agrandi dans le coin en bas à gauche) n’est peut être que du gypse. Cette vue du sol couvre 4 cm en largeur. (Doc. NASA/JPL-Caltech)
Ceci dit, il y a bien dans l’environnement immédiat des zones hydratées (ne serait-ce que les galets roulés de la rivière Peace) mais cette première observation montre bien les limites de l’hydratation de Mars : très localisée, plus physique que chimique et, somme toute, peu importante. Est-ce que cela a suffi pour permettre l’émergence de la vie ? Il faudra sans doute attendre les analyses de SAM (l’autre instrument d’analyse de la composition élémentaire des roches) qui vont porter sur les produits carbonés, et surtout l’arrivée de Curiosity dans les contreforts du Mont Sharp, où on a détecté une présence nette d’argiles.
Pour l’instant CheMin fonctionne de manière correcte ce qui est déjà rassurant.
comment ce fait t-il qu’il y a de la luminosite sur mars merci