L’explorateur Régis Belleville était venu faire part de son expérience de vie en milieu extrême lors de la 6ème conférence européenne de la Mars Society, EMC6, organisée en France par l’association Planète Mars en octobre 2006, avec le soutien de l’IPSA, au Kremlin-Bicêtre. Il était intervenu dans la session « Exploration et société » au coté du philosophe Jacques Arnould et de l’astronaute Patrick Baudry. Outre les questions de déshydratation et d’alimentation en eau, il avait évoqué l’intérêt du désert pour les recherches sur les extrêmophiles dont les archéobactéries et les actinomycètes qui sont utiles pour la confection de médicaments (antibiotiques, anti-stress, anti-tumoraux).
Régis Belleville lors de EMC 6 le 22-10-2006 Régis Belleville à gauche écoutant l’astronaute Patrick Baudry (images A. Souchier)
Il vient de sortir un livre « Voyage au bout de la soif » aux éditions Transboreal (19,90 euros) :
« Régis Belleville, dont la démarche s’inscrit dans l’esprit des explorateurs sahariens, choisit de faire l’expérience de la déshydratation, de la chaleur et de la solitude en campant durant un mois dans une cuvette cernée de dunes, aux
confins de l’hostile Majâbat al-Koubrâ, en Mauritanie. Il diminue progressivement sa ration d’eau à 1 litre par 24 heures. Il permet ainsi aux scientifiques, par divers protocoles qui repoussent ses limites physiologiques et psychologiques, d’approfondir leurs connaissances sur la résistance humaine. Il profite aussi de son « voyage immobile » pour observer les détails les plus infimes de la vie dans le désert, dresser le relevé de vestiges préhistoriques, goûter la splendeur des nuits étoilées. Cette immersion dans une solitude extrême est également l’occasion pour lui de mener une réflexion sur son parcours de chamelier-méhariste, sur les nomades et la géopolitique saharienne, ses rencontres avec les contrebandiers, les salafistes (AQMI) et les chefs de tribus. Il s’interroge par ailleurs sur l’avenir de ces régions et des futurs réfugiés climatiques. Loin des cartes postales, c’est « son désert », qu’il nous fait découvrir, celui où il a vécu, souffert et laissé une partie de lui-même, un univers minéral qui, tel un miroir, renvoie l’être humain à sa force et à ses faiblesses. »