On se souvient que lors de la conférence de l’agence spatiale européenne au niveau ministériel de novembre 2008 les états n’avaient pas accepté le nouveau budget de la mission Exomars proposé par l’agence. Cette mission visait l’envoi sur la planète rouge d’un rover spécialisé dans la recherche de traces de vie. Les états avaient demandé à l’ESA de rechercher des coopérations pour diminuer la facture. Cela semble chose faite. Un accord a été passé avec la NASA. La mission est maintenant scindée en deux : en 2016 une fusée américaine Atlas 5 lancera un orbiter européen accompagné d’un module démonstrateur de rentrée et d’atterrissage qui ne devrait rester actif au sol qu’environ 8 jours (alimentation par batteries). L’orbiter qui comprendra des instruments scientifiques US recherchera des traces de gaz tel le méthane pouvant trahir une activité biologique. En 2018 deux rovers l’un ESA, l’autre NASA, seront lancés ensemble par une seule fusée Atlas 5. Ils atterriront au même endroit pour une mission combinée, l’orbiter de 2016 servant alors de relais de télécommunication.
Un conseil de l’ESA au niveau ministériel a approuvé 850 millions d’euros pour le programme les 16 et 17 décembre 2009 à Paris mais il reste encore 150 millions d’euros à couvrir.
Doc. ESA
Selon Christian Lardier de l'hebdomadaire Air & Cosmos (n°2158), pour ExoMars, "la France est intéressée par l'entrée et la descente de l'atterrisseur, la navigation du rover et la station Humbolt (station franco-allemande). Mais aujourd'hui, le budget est insuffisant : 850 M€ souscrits sur 1,2 Md€ demandés. Il va falloir économiser sur le projet et faire appel à la coopération internationale (pour 200 M€).
Et Yannick d'Escatha de préciser dans les colonnes du journal "nous attendons une proposition raisonnable de l'ESA. Il va falloir revoir la proposition et redéfinir certains éléments de la mission. L'Europe n'a pas les moyens de la financer. Nous pouvons concevoir une autre mission, à un coût inférieur".
Selon Richard Bonneville, directeur adjoint du Cnes, "le Graal, c'est la mission de retour d'échantillons martiens. Cette mission pourrait être réalisée dans le cadre d'une coopération Europe/Etats-Unis. Et ExoMars pourrait être la première mission conjointe euro-américaine".
De toute manière, "Mars est une priorité scientifique et ExoMars restera une mission de première classe mondiale", souligne Yannick d'Escatha.
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM et Air & Cosmos.
© Image : ESA.