L'un des intérêts scientifiques de la sonde Phoenix Mars Lander réside dans sa capacité à étudier avec beaucoup de détails, la météorologie de son site d'atterrissage : Scandia Colles.
Ainsi, grâce aux expériences canadiennes embarquées à son bord, Phoenix est capable de produire un bulletin météo quotidien, avec une précision jamais encore atteinte sur Mars.
Exemples de bulletins météo quotidien (Sol 1 et Sol 21).
Légende standardisée.
En effet, l'expérience MET pour METeorological station, est un véritable package météorologique fourni par l'Agence Spatiale Canadienne et quelques universités et industriels du pays à la feuille d'érable sélectionnés de longue date…
MET embarque un anémomètre, des capteurs de pression, des capteurs de température et un laser vert appelé LIDAR… C'est la première fois qu'une station météo complète renvoie des données depuis Mars, et a fortiori depuis la région boréale (les sondes Viking Lander 1 et 2 ansi que Pathfinder n'étaient pas aussi bien dotées en instrumentation météo…).
Chiffres et courbes de restitution.
Les capteurs de température sont montés tout le long du mât météo de 12O cm de haut. Les capteurs de pression sont positionnés à l'intérieur de la plateforme de l'atterrisseur. Par ailleurs, le package météo recueille aussi des données provenant de divers thermocouples rivetés sur le bras robotique de l'engin.
Quand le vent souffle sur Mars…
Le LIDAR se trouve quant à lui sur l'atterrisseur et sert à étudier les aérosols atmosphériques et les nuages de glace en altitude. Il fonctionne un peu comme un radar, mais émet des pulses de lumière au lieu d'ondes radio. Ensuite, il détecte leurs échos lorsqu'ils sont réfléchis par différents obstacles (poussières, cristaux, nuages…) présents dans l'atmosphère. En fait, les pulses de lumière laser sont émis grâce à une diode (2500 pulses verts par seconde). Ainsi, les particules en suspension dans l'atmosphère, diffusent ou réfléchissent la lumière verte du laser qui est ensuite recueillie par un détecteur positionné sur Phoenix. Le retour du laser est chronométré de manière à localiser et à caractériser les obstacles rencontrés sur une hauteur pouvant varier entre 2 000 et 3 000 mètres selon la qualité de l'air. Ce LIDAR détermine ainsi très précisément la quantité de poussière en suspension présente dans l'atmosphère, juste au-dessus de la sonde et donc la visibilité…
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
© Images : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona.
© Vidéo : Gilles Dawidowicz.