Une équipe internationale, impliquant des scientifiques du CNRS, de l’université de Nantes et de l’université Paris-Sud, et dirigée par Marion Massé, du Laboratoire de planétologie et géodynamique de Nantes (CNRS/Université de Nantes) a conduit des expériences sur l’écoulement d’eau dans les conditions de faible pression régnant sur Mars. Dans ces conditions on sait que l’eau s’évapore très vite. Juste au dessus du point triple de l’eau qui est à une pression de 6,11 mb, l’eau bout à 0,01°C. La pression moyenne sur Mars est d’environ 6 mb mais descend jusqu’à 0,3 mb au sommet d’Olympus Mons et monte jusqu’à 11,6 mb dans les basses zones de Hellas. Sur Terre il est connu qu’il est de plus en plus difficile de faire infuser du thé quand on s’élève sur une montagne, la température d’ébullition baissant!
Les expériences réalisée sur Terre dans des caissons où la pression martienne est simulée ont montré que l’ébullition de l’eau « fluidise » les grains du sol dans lequel elle coule, ce qui accroit les capacités d’érosion ou de déplacement des matériaux du sol avec de faibles écoulements d’eau. L’eau salée, dont l’existence dans certains écoulements a été démontrée l’an dernier par une équipe comportant en particulier Marion Massé, conduit à des effets légèrement différents de l’eau douce, avec l’apparition de chenaux.
Voir le communiqué de presse commun CNRS/Université de Nantes/Université Paris Sud:
Ecoulements en conditions terrestres (à gauche) et martiennes (à droite) (docs. M. Massé)
Les vidéos sont accessibles à la fin du communiqué sur le site CNRS
Noter que tous les chenaux actifs ou traces d’écoulements observés sur Mars ne sont pas dus à de l’eau.
Cette image montre 7 types d’écoulements martiens. Les scénarios de création sont plus ou moins connus. Par exemple le type 1 est du à un glissement de terrain, le type 6 à la descente d’un bloc rocheux. Le type 3 est une avalanche locale de matériau pulvérulent. Celles de type 4 seraient dues au CO2. C’est dans le type 5 que la présence d’eau salée a été mise en évidence en 2015. (Doc. NASA/JPL-Caltech/ASA/MSSS/UA)