En parallèle avec le congrès des sciences planétaires EPSC-DPS, l’université des sciences de Nantes a organisé du 3 au 9 octobre une exposition « Voyages planétaires » associée à de nombreuses conférences ouvertes au grand public et en particulier des conférences concernant Mars et son exploration (voir l‘annonce sur notre site). L’exposition couvrait l’ensemble des planètes du système solaire et même les planètes extrasolaires. En une semaine elle a accueilli 14000 personnes dont 2000 scolaires. Charles Frankel en a fait le compte rendu dans le n°2284 du 21 octobre d’Air et Cosmos.
Le congrès de planétologie et l’exposition avaient lieu dans la cité des congrès de Nantes. A droite, certains congressistes seraient ils venus de très loin dans un vaisseau spatial ?
Le grand hall d’exposition avec, dès l’entrée, une maquette à l’échelle ¼ du satellite Herschel envoyé par une Ariane 5 à l’un des points de Lagrange Terre Soleil
L’atterrisseur Philae de la sonde Rosetta envoyée par Ariane 5 vers la comète Churyumov Gerasimenko qu’elle atteindra en 2014. A droite un gros plan sur l’un des pieds avec le système de fixation foret destiné à bien arrimer le véhicule sur le sol de la comète dans une ambiance de très faible gravité.
Un système solaire au plafond
Les 100 plus gros corps du système solaire…dans l’état actuel des connaissances !
Au delà du système solaire : les exoplanètes. Pour y détecter la présence de la vie, il suffira d’y détecter oxygène, vapeur d’eau et gaz carbonique. Un tel cocktail ne peut être naturel. L’oxygène seul ne suffit pas à affirmer l’existence d’une activité biologique.
Le deuxième modèle de vol de Huyghens (modèle d’essais au sol) était exposé
Un très beau réseau fluviatile sur Titan (mais dû à des écoulements d’hydrocarbures), partie de l’image de plusieurs mètres de long présentée au pied de Huyghens (doc. ESA)
Lors de la descente de Huyghens dans l’atmosphère de Titan, les mesures de champ électrique ont révélé l’existence d’une couche d’eau liquide à 60 km de profondeur sous la surface de glace. Cette présence est déduite en particulier du fait que les caractéristiques électriques mesurées impliquent une couche conductrice au sol ou sous le sol, or la glace n’est pas conductrice alors que l’eau liquide l’est. Il a fallu plusieurs années d’analyse et d’essais complémentaires pour formuler ce résultat. Encore un corps du système solaire après Mars, et bien d’autres, où l’on pourra rechercher la présence de vie.
Maquette d’une coupe d’Encelade, satellite de Saturne connu pour ses geysers. Là aussi l’eau est liquide en profondeur.
La zone martienne avec un rassemblement rare de maquettes à l’échelle 1 : Sojourner (65 cm de long) qui avait été débarqué sur Mars par Pathfinder en 1997, le MER Spirit ou Opportunity (au choix), et le MSL Mars Science Laboratory Curiosity qui doit partir pour Mars prochainement. Les deux premières maquettes proviennent du planétarium de Nantes. MSL est la maquette réalisée par des étudiants du Sud Ouest sous la conduite du CNES et, en particulier récemment exposée lors des journées spatiales de Saint Maximin la Sainte Baume en août.
Maquette de la zone des volcans de Tharsis et maquette spécifique d’Olympus Mons (prêtées par le planétarium de Nantes), toutes les deux avec une échelle verticale multipliée par 10 par rapport à l’échelle horizontale
Une vitrine présente des échantillons de roche terrestre correspondant aux différentes roches identifiées sur mars dans les catégories roches volcaniques, roches oxydées et sulfates, phyllosilicates, carbonates. La jarosite (sulfate de fer) et l’hématite rouge présentées proviennent d’ailleurs du Rio Tinto en Espagne où la Mars Society autrichienne (OWF) a conduit des simulations en 2011.
Charles Frankel lors de la conférence « Planète Mars », le mardi 4 octobre après midi, sur le thème « L’homme sur Mars : de la conception d’une mission et des moyens astronautiques au rôle du géologue »
En soirée, le mardi 4 octobre, Jean Pierre Lebreton a animé une présentation débat sur le thème « L’exploration humaine et robotique du système solaire”. Christophe Sotin, professeur à l’université de Nantes et actuellement au Jet Propulsion Laboratory à Pasadena, a fait le point sur l’exploration robotique de Titan, de la Lune et de Mars. L’astronaute Jean-Loup Chrétien a traité le sujet de l’exploration humaine et a en particulier montré le simulateur de rover pressurisé mis en œuvre par la société de Houston Tietronix à laquelle il appartient.
(docs. A. Souchier sauf mention contraire)