Un article très positif sur le sujet des radiations vient d’être publié par la NASA (voir, en anglais, « Les radiations n’arrêteront pas les programmes NASA d’exploration humaine » )
Jusqu’à présent l’«establishment » du spatial s’exprimait toujours négativement et présentait souvent comme rédhibitoire le danger d’irradiation pendant le temps nécessaire pour aller jusqu’à Mars. Cette attitude était beaucoup plus marquée en Europe (ESA) et elle le reste mais si, comme souvent, les Américains sont les pionniers des grandes orientations politiques dans ce domaine, on peut espérer un changement général. On peut se conforter dans ce sentiment en constatant que l’article est publié sur le site officiel de la NASA et qu’il émane bien des personnes compétentes (membres du Human Research Program).
L’une des illustrations de l’article NASA. Rover et habitat (en arrière plan) sont protégés au mieux des radiations. Mais, sur Mars, Curiosity a mesuré un niveau voisin de celui régnant dans la station spatiale ISS, nettement plus réduit que dans l’espace interplanétaire. (Doc. NASA)
Sur le fond, on ne sait pas ce qui justifie un tel changement. Les personnes interviewées font état de recherches qui ne sont pas détaillées, ni même décrite brièvement. On sait seulement que la NASA est en train d’évaluer plusieurs types de matériaux et concepts pour protéger l’équipage ainsi que des médications réparatrices. Les instruments de détection et de mesure des doses de doses reçues sont par ailleurs affinés.
On reste donc un peu sur sa faim mais on voit bien que le « désir de Mars » a finalement suscité une recherche de solutions qui devraient être suffisantes pour aborder les « vrais » voyages vers notre planète préférée (après la Terre bien sûr !).
*« show-stopper » : littéralement, une raison de ne pas continuer le spectacle ; expression couramment employée, notamment par Robert Zubrin, pour désigner les (mauvaises) raisons évoquées par les adversaires de l’exploration de Mars par vols habités, pour tout arrêter. L’APM a souvent traité du sujet sur son site (notamment par Richard Heidmann et moi-même).
L’article NASA présente aussi une image d’un vaisseau habité en orbite autour de Mars. On reconnait, protégé par un bouclier thermique pour la rentrée dans l’atmosphère, le module habitat vu en arrière plan dans la première image. (Doc.NASA)
Le segment « module de propulsion » de l’image précédente ressemble fortement au module « Deep Space Transport » DST représenté ici se rapprochant de la « Deep Space Gateway » DSG en orbite très haute autour de la Lune. Au retour de Mars le lourd module DST (environ 40 t mais avec quelle part d’ergols ?) ne redescendrait pas en orbite terrestre basse mais reviendrait s’accrocher à la DSG où il serait ravitaillé pour un nouveau voyage martien. De son coté avec les astronautes à bord, un vaisseau Orion se serait séparé quelques jours auparavant pour une entrée directe dans l’atmosphère terrestre. Le DST est à propulsion mixte chimique et électrique. Tous les détails du scénario ne sont pas encore connus. (Doc. NASA)
Zoom sur le DST, l’habitat interplanétaire, et le module de descente/habitat en orbite autour de Mars sur une image associée à l’article sur les radiations (doc. Nasa)
Une vidéo (anglais) est associées à l’article sur les radiations: