Le bulletin de juillet 2016 n°68 de l’association, réservé aux membres, vient de paraître avec au sommaire:
Edito « Mars à notre portée? Le choc des déclarations de SpaceX » – Simulation d’exploration de grotte – Les pénétrateurs – Premières expéditions: limitées à la mise en orbite ? – La vie de l’association – Le temps qui passe.
Le bulletin est téléchargeable ici pour les membres.
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Ci-dessous l’édito de ce bulletin n°68:
« Dans notre précédent numéro, nous écrivions que l’initiative privée pourrait bien nous sortir de la situation d’indécision que nous subissons depuis tant d’années et que les déclarations d’intention de la NASA ne suffiront pas à redresser.
Or il se trouve que le créateur de SpaceX, dont on connaît l’engagement pour l’établissement d’une communauté humaine sur Mars, a fait coup sur coup (en avril et le 1er juin) deux déclarations fracassantes. SpaceX :
-entend lancer dès 2018 et faire atterrir une grosse sonde automatique Red Dragon, dérivée de la Dragon 2 habitée ; le lanceur sera le Falcon Heavy (pas encore testé en vol !) ;
-et déclare qu’elle vise de monter la première mission habitée dès 2024 (contre 2035 dans les hypothèses NASA).
Certes, Elon Musk n’est pas connu pour le respect des délais qu’il annonce. Mais il atteint ses objectifs, techniques, industriels et financiers, ce qui plaide en faveur de sa crédibilité.
En-dehors de l’espoir de voir ainsi se concrétiser à court terme les perspectives martiennes, ces annonces ont plusieurs effets :
-la NASA y a réagi très positivement ; la mission du Red Dragon lui permettra en effet de récupérer de précieuses données sur la rentrée, la descente et l’atterrissage du futur vaisseau habité ; l’effet d’entraînement est donc déjà manifeste ;
-les réussites spectaculaires du célèbre multi-entrepreneur, désormais pris très au sérieux par ses concurrents, contribuent à asseoir la crédibilité technique du projet martien ; chez les opposants au projet, cette évolution est d’ailleurs facilitée par la possibilité qu’il leur reste de reporter leur scepticisme sur les délais et le financement…
Concernant ce dernier point, la perspective est pourtant limpide : l’effet d’entraînement, déjà avéré, devrait permettre d’obtenir l’engagement indispensable des agences ; par ailleurs, SpaceX s’est organisée pour faire contribuer ses activités commerciales au développement des technologies et matériels requis (réutilisation, capsule Dragon2, Falcon Heavy basé sur le Falcon9) ; autrement dit, la vocation martienne de SpaceX n’est pas qu’une question d’objectif, mais aussi de consécration totale de ses moyens. Enfin, plus largement, Elon Musk pourrait décider de puiser dans la fortune résultant du succès de ses créations industrielles pour financer le but de sa vie, comme le laissent supposer certaines de ses déclarations. »
Richard heidmann, vice président de l’Association Planète Mars