Le spectromètre CRISM (pour Compact Reconnaissance Imaging Spectrometer for Mars) est l’un des instruments phares de la sonde MRO. C’est même un spectro-imageur hyperspectral qui fonctionne dans le visible et dans l'infrarouge. C’est un concurrent direct du spectro-imageur français OMEGA embarqué à bord de la sonde européenne Mars Express, bien que CRISM soit plus puissant en terme de résolution (il est capable de monter entre 20 et 30 m par pixel contre 300 m par pixel pour OMEGA dans le meilleur des cas)…
Il est en cours de dresser une cartographie minéralogique détaillée de la surface de Mars et permet rechercher des minéraux déposés en surface, en présence d'eau liquide.
Dans ce contexte, cet outil plus que tout autre, sera extrêmement précieux pour l’étude et la sélection précise des futurs sites d’atterrissages des prochains robots mobiles sur Mars, dont notamment MSL. Car si les planétologues sélectionnaient jusque-là des sites " présumés " intéressants d’un point de vue scientifique, dans le futur, les sites choisis seront documentés comme jamais. Bref, nous n’irons plus sur Mars en aveugles, mais en toute connaissance de ce que nous irons chercher…
Voici donc cette semaine quelques exemples d’images obtenues par CRISM dans des régions susceptibles d’accueillir le rover MSL prévu pour 2009 :
A/ A l’Ouest dans Candor Chasma,
B/ Dans la dépression Nili Fossae,
C/ Même région en fausses couleurs ; on note la présence de minéraux hydratés,
D/ Même région en fausses couleurs ; on note la présence de phyllosilicates.
Les planétologues étudient en détail ces clichés et bien d’autres, de sorte à réduire le nombre de sites candidats intéressants. Plus de 125 images CRISM sont ainsi passées au crible des ordinateurs de la NASA et de laboratoires de recherche dans le cadre de la mission MSL. Plusieurs commissions planchent actuellement pour réduire le nombre de sites potentiels et permettre aux responsables de MSL de se concentrer sur une petite sélection ciblée.
De nombreuses analyses sont disponibles ici : http://crism.jhuapl.edu/msl_landing_sites/. Depuis novembre 2006, l’instrument CRISM a cartographié plus de la moitié de la planète à basse résolution, en plus d’avoir réalisé plus de 2500 observations de la surface à haute résolution et près de 3000 observations et mesures atmosphériques.
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
© Images :NASA/JPL/JHUAPL.