Le site du jet Propulsion Laboratory a mis sur son site le 11 avril, deux images prises par la caméra haute résolution HiRISE de la sonde Mars Reconnaissance Orbiter montrant probablement le matériel russe (soviétique à l’époque) de la mission Mars 3. L’histoire a surtout retenu comme premier atterrissage en douceur sur Mars les deux sondes américaines Viking de 1976. En fait les spécialistes de l’histoire spatiale savent bien que le premier atterrissage (plus ou moins) en douceur a été réussi le 2 décembre 1971 par Mars 3. Si l’histoire ne l’a pas ou peu retenu, c’est parce que les émissions depuis le sol de Mars commencées 90s après l’atterrissage, ont cessé après 20s (le communiqué JPL parle de 14,5 s). Un début de transmission d’image ne comprenant probablement aucune information avait eu lieu. L’atterrisseur, d’une masse de 358 kg, comprenait aussi un petit robot marcheur de 4,5 kg relié à la sonde par un câble de 15 m. L’atterrissage avait eu lieu en pleine tempête de poussières. La vitesse au moment du contact avec le sol était de 21m/s (75 km/h). De la mousse était chargée d’amortir le choc, la sonde ouvrant ensuite ses pétales, éventuellement pour se redresser, comme l’ont fait les engins américains Spirit et Opportunity de nombreuses années plus tard.
Une des rares images montrant une coupe d’une maquette de l’atterrisseur de Mars 3 avec, a droite, deux des 4 pétales déployés et, à gauche, la protection de mousse destinée à amortir les 20m/s du choc d’atterrissage (doc. Andy Salmon)
Autre image montrant la coque de mousse et l’atterrisseur avec deux pétales déployés (doc. NASA)
On trouve sur internet cette image de la retransmission écourtée effectuée par Mars 3 et commentée comme montrant l’horizon en biais sous un ciel noir (doc. Académie des Sciences de Russie/Keldysh/Lavockine)
Mais d’autres sources plus dignes de confiance indiquent que les caractéristiques de la caméra impliquent une présentation verticale de l’image et que celle-ci ne montre rien (doc. Académie des Sciences de Russie/Keldysh/Lavockine)
Les deux images HiRISE et les extraits montrant les matériels Mars 3. L’image prise en 2007 est à gauche, celle de 2013 à droite. (Doc. NASA/JPL-Caltech/University of Arizona)
Le communiqué JPL (http://www.jpl.nasa.gov/news/news.php?release=2013-132) mentionne que l’analyse des images a été conduite par un groupe d’enthousiastes russes sous la conduite de Vitali Egorov, qui ont d’abord travaillé sur le cliché PSP_006154_1345 pris par HiRISE en novembre 2007 de la région du cratère Ptolémée (45° Sud et 202° Est). Les russes ont ensuite demandé à la NASA de reprendre une image de la zone qui fut acquise le 10 mars 2013 (ESP_031036_1345). Ce sont ces deux images qui sont présentées ci-dessus.
Le parachute sur l’image de 2007 à gauche et de 2013 à droite. Sur l’image il mesure 7,5 m de large dans la réalité 11 m. (Doc. NASA/JPL-Caltech/University of Arizona)
Traitement de l’image 2013. Les suspentes semblent visibles en haut à droite (si c’est le cas, c’est probablement par les effets qu’elles ont eu sur le modelé du sol sous l’effet des vents). Le parachute était éjecté avant l’allumage des rétrofusées à 25 (+ ou – 5) m d’altitude alors que la vitesse était encore de 80 (+ ou – 40) m/s. (Doc. NASA/ JPL-Caltech/University of Arizona)
Ce qui pourrait être le bouclier thermique partiellement enterré (doc. NASA/ JPL-Caltech/University of Arizona)
Les rétrofusées (centre haut gauche) et l’atterrisseur (centre bas droite) sur l’image de 2007 (doc. NASA/ JPL-Caltech/University of Arizona)
Rétrofusées et atterrisseur sur l’image 2013 (doc. NASA/ JPL-Caltech/University of Arizona)
Zoom sur les retrofusées avec ce qui pourrait être une chaine d’accrochage à gauche (doc. NASA/ JPL -Caltech/University of Arizona)
L’atterrisseur Mars 3 ( ?) sur les images 2013 à gauche et 2007 à droite (doc. NASA/JPL-Caltech/University of Arizona)