La grande et belle mission MSL (Mars Science Laboratory) dont le départ est toujours programmé pour juin 2009 et à bord de laquelle l'Europe et la France sont embarquées, continue à se préparer. Les industriels, ingénieurs et techniciens, poursuivent la réalisation des structures de l'engin et leur assemblage. Patiemment. Pourtant, il semble déjà que quelques murmurs révèlent que des problèmes techniques – notamment sur le bouclier thermique – puissent retarder le départ de la mission…
Mais parallèlement, les scientifiques également à pied d’œuvre, étudient les sites d'atterrissages potentiels. Le processus de sélection a commencé en juin 2006 lors d'un congrès où les planétologues du monde entier furent conviés à proposer et défendre leurs choix. Comme ce fut le cas bien avant pour les missions MER Spirit et Opportunity…
Pour MSL, une liste de 100 sites prioritaires fut d'abord proposée.
Chacun de ces 100 sites, fait depuis l'objet d'une campagne d'imagerie haute résolution de la sonde MRO. Nous avons donc peu à peu non seulement des clichés très précis de toutes ces propositions, mais aussi des relevés aux spectromètres détaillés des zones visées, de sorte à évaluer le potentiel de chacun d'entre eux, de façon la plus optimale possible.
En octobre 2007, un nouveau congrès a réduit le nombe de sites potentiels à 30. Ces sites hautement prioritaires deviennent donc les nouvelles cibles de MRO. Le prochain congrès se réunira en août 2008 afin de ne garder que 10 sites d'atterrissage. Tout cela en tenant compte des impératifs fixés une fois encore par les ingénieurs et les nombreuses contraintes qu'ils imposent aux scientifiques du fait même de la configuration de la sonde, et bien qu'elle soit pourvue d'un moteur nucléaire et de rétrofusées.
Pour la mission MSL, le site d'atterrissage idéal doit présenter de fortes évidences d'un environnement passé ou présent compatible avec l'apparition de la vie. Il devra notamment être composé de couches sédimentaires où la présence d'eau liquide est avérée lors de la phase de mise en place. Ce pourra par exemple être un site avec des accumulations géologiques de surface préservées et peu altérées. Le tout devant être accessible facilement à une exploration robotique prolongée. Par ailleurs, le site d'atterrissage idéal ne devra pas présenter de terrains chaotiques, de reliefs trop imprimés, de blocs, de crevasses, de failles ou de dunes. Il devra rester facilement accessible, être peu venteux et ne devra pas être trop bas en altitude, ni être localisé en fond de vallée ou dans une zone trop encaissée.
Fenêtre initiale de tir
1 | 15 septembre 2009 | Au plus tôt | 10 juillet 2010 |
1 | 15 septembre 2009 | Au plus tard | 14 septembre 2010 |
20 | 4 octobre 2009 | Au plus tôt | 16 juillet 2010 |
20 | 4 octobre 2009 | Au plus tard | 14 septembre 2010 |
Ce sera une fusée Atlas V 541 qui arrachera à la Terre l'engin et le placera sur une trajectoire vers Mars.
Quelques mois plus tard, si tout va bien, le rover MSL devrait rouler à la surface de Mars et parcourir pendant de très nombreux mois, voire plusieurs années, au moins 20 kilomètres. Mais il est permis de penser vus les résultats de Spirit et d'Opportunity, qu'il pourrait rouler jusqu'à 100 km voire plus encore…
Cette carte montre quelques-uns des sites d'atterrissage proposés pour la mission Mars Science Laboratory. Les sites hautement prioritaires sont en noir, les autres en blanc. Les deux lignes noires soulignent les 45° de latitude Nord et Sud imposés par les ingénieurs comme limites à ne pas dépasser. Les zones en gris montrent les régions dont l'élévation est supérieure à 1.000 mètres.
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
© Image : NASA.