Sur invitation de la Suisse qui copréside depuis trois ans, avec le Luxembourg, le Conseil de l’ESA, les ministres des affaires spatiales des 22 états membres de l’Agence, se sont réunis à Lucerne.
Le résultat qui nous intéresse sans doute le plus est que le tour de table pour réunir les 339 millions d’euros qui manquaient pour la réalisation de la deuxième partie de la mission ExoMars (lancement en 2020 du laboratoire mobile Pasteur pour entreprendre l’étude biologique du sous-sol immédiat de la planète) a été « bouclé ».
Comme tout le monde le sait, l’obtention d’un financement est toujours difficile et l’échec récent de l’atterrissage de Schiaparelli pouvait faire craindre une réaction négative des centres de décision européens. Les dirigeants de l’ESA ont donc su convaincre les ministres des pays membres et nous pouvons maintenant compter effectivement sur cette mission, ce qui est une excellente nouvelle. Il est à noter que ce financement se fait dans le cadre de la participation de l’ESA au programme européen E3P (European Energy Efficiency Platform) ce qui donne une indication sur les arcanes du fonctionnement des institutions européennes.
Il faut espérer que dans les mois qui viennent, les ingénieurs chargés de l’EDL prendront toutes les mesures nécessaires, sur la base des informations collectées lors de la descente de Schiaparelli, pour éviter un nouvel échec qui serait véritablement catastrophique (cette fois ci des instruments très précieux seront embarqués !) mais apparemment on a bien compris ce qui s’était passé.
Une réunion de coordination des scientifiques français aura lieu dans les tous premiers mois de 2017 (l’Institut Astrophysique Spatial est en charge d’un spectromètre infrarouge, MicrOméga, et le LATMOS d’un radar, « Wisdom ») mais évidemment tout le monde va se remettre au travail. Comme d’habitude pour ce genre de missions, plusieurs laboratoires, instituts de recherches et industries sont impliqués dans les divers Etats membres. La Suisse (SpaceX, Neuchâtel) fournira la caméra CLUPI et (RUAG) le système de locomotion du rover ; l’Allemagne fournira le chromatographe « MOMA », l’Espagne un spectroscope laser Raman, « RLS » ; la Grande Bretagne, une caméra panoramique « PanCam » ; la Russie un détecteurs de neutrons (pour l’eau), « ADRON-RM », et un spectromètre infrarouge « ISEM », l’Italie un imageur multispectral situé à la pointe du foret « Ma-MISS ». Le foret lui-même sera fourni par Thalès-Alenia-Space.