Nous sommes depuis 2 mois dans les hautes latitudes Nord de Mars, dans cette froide et morne plaine de Scandia Colles, au milieu de nulle part.
La sonde Phoenix Mars Lander se gèle les circuits et essaie tant bien que mal de réaliser sa mission jusqu'au bout ! Ce n'est ni facile, ni gagné. Mais avec obstination, les ingénieurs et techniciens de la NASA travaillent à obtenir le meilleur des instruments et de cet engin remisé presque une décennie au placard…
Mais, les analyses nous parviennent, jour après jour, instrument par instrument. Rien de probant ni de fondamentalement nouveau pour le moment, mais – c'est déjà énorme – de nombreuses confirmations de ce que l'on subodorait depuis plus ou moins longtemps. De toutes façons, la moisson de données brutes est déjà telle, qu'il faudra des années pour tout analyser et en tirer de conclusions valables, mais uniquement pour cette région de Mars… Et de toutes façons, la mission est déjà un grand succès. Nous connaissons maintenant bien mieux la vraie nature des régions boréales de Mars ! Et c'est donc l'un des objectifs majeurs de la mission qui a été atteint.
La science martienne est en marche, à son rythme et avec ses difficultés plus ou moins surmontables. Mais elle est en marche, et c'est là l'essentiel.
Ainsi, outre les superbes images qui maintenant sont assemblées en panoramas haute résolution, couleurs et 3D, on possède des relevés météorologiques très précis, des mesures météo simultanées au sol et avec MRO depuis l'orbite, et des données sur la nature géo-chimique et physico-chimique du sol. En ce qui concerne la glace d'eau, les résultats se font encore attendre mais devraient tomber d'ici les 30 prochains jours. En fait, le microscope optique n'a fait pour le moment que 2 études, le microscope atomique 1 seule, le laboratoire de chimie MECA 2 analyses et le laboratoire TEGA 1 seule.
Il faudra en faire encore beaucoup dans les 30 jours qui restent de la mission nominale pour collecter le plus possible de données à analyser et à comparer. Phoenix Mars Lander en a la capacité et a été conçu pour. Reste à savoir s'il pourra aller jusqu'au bout de sa mission d'étude avant que la saison froide ne s'avance dangereusement…
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
© Images : NASA/JPL-Caltech/University of Arizona/Texas A&M University.