L’agence spatiale européenne envoie tous les ans à Concordia un médecin qui suit le déroulement complet d’une année d’opérations sur cette base franco italienne de l’Antarctique située à 1200 km de la côte et à 3200 m d’altitude. Soixante personnes y séjournent et travaillent durant l’été de novembre à février alors que l’équipage se réduit à 15 personnes lors des longs mois d’hiver. On est là dans la gamme d’effectifs que l’on imagine pour les futures bases scientifiques martiennes après l’étape des premières explorations.
la gestion fonctionnelle de la base de Concordia et la conduite des programmes de recherche sont assuré par l’IPEV français et le PNRA italien
Le 23 novembre le premier avion de la saison s’est posé à Concordia amenant le médecin ESA Floris van den Berg pour relever Beth Healey en place depuis un an.
Arrivée de l’avion le 23 novembre (doc. ESA/IPEV/PNRA-B. Healey)
Floris van den Berg débarque (doc. ESA/IPEV/PNRA-B. Healey)
Floris van den Berg va poursuivre le programme d’étude ESA dans la base pendant l’année à venir:
-Etude de l’adaptation du corps et du mental aux conditions de stress des opérations dans l’environnement particulier de Concordia
-En particulier étude des modifications des cycles de sommeil, des mouvements et de l’équilibre, de l’humeur, du cœur, de la densité osseuse et même du cerveau à partir de scanners avant et après la mission
-Un simulateur de vaisseau spatial permettra de voir si les performances de pilotage évoluent en fonction du temps
Le simulateur de vaisseau spatial (doc. Institute of Space Systems, University of Stuttgart–Andreas Fink)
Les participants ESA aux opérations à Concordia tiennent un blog en anglais où l’on peut suivre leur mission.
Beth Healey va maintenant quitter Concordia, non pas en avion mais par l’expédition terrestre « le raid » qui pendant les mois d’été apporte tout ce qui va être nécessaire à la vie de la base sur les douze mois à venir. Voir à ce propos l’article « Raid martien » paru dans l’un des bulletins passés de l’association. Cette opération de ravitaillement de Concordia présente deux aspects intéressants à rapprocher des futures missions martiennes: une illustration du tonnage qu’il faut transporter pour faire fonctionner une base scientifique d’une part, et comment gérer la sécurité sur une longue expédition terrestre dans des conditions d’isolement et des conditions d’environnement sévères d’autre part, sachant que de longues expéditions de ce type seront un jour ou l’autre entreprises sur Mars.
Maquette IPEV des deux modules de 17 m de diamètre qui constituent la partie principale de la station Concordia. Au centre en bas est présentée à la même échelle une coupe de la station de simulation MDRS de la Mars Society dans l’Utah et qui est aussi représentative des modules habitats des premières missions martiennes. Concordia est plutôt à l’échelle de ce que serait une deuxième génération de bases martiennes à occupation permanente par des équipes de scientifiques. (Docs. A. Souchier/O. Walter)