L’exploration des grottes martiennes sera intéressante pour rechercher des traces de molécules organiques préservées à l’abri des ultraviolets et des rayons cosmiques qui les détruisent en surface jusqu’à 1 m de profondeur. Et on ne peut totalement exclure l’idée de trouver des organismes extrêmophiles encore vivants en particulier dans ou à proximité de glace. On a détecté sur Mars des tubes de lave et des gouffres d’origine volcanique de taille respectable (300 m de diamètre et 160 m de profondeur) sans bien sûr avoir encore connaissance des extensions souterraines de ces structures. C’est d’ailleurs pour travailler sur ce type d’exploration que l’ÖWF autrichien avait organisé 4 jours de simulation et expérimentations dans la grotte glaciaire de Dachstein en Autriche dans la région de Salzbourg en 2012. L’association Planète Mars y avait participé avec le VRP, le Véhicule de Reconnaissance de Paroi, utilisé en particulier pour la reconnaissance de gouffre.
Une visite en août 2014 à la grotte des Petites-Dales en Normandie avait permis de constater que celle-ci pourrait se prêter à un scénario de type exploration de tube de lave, bien qu’il s’agisse géologiquement d’une ancienne rivière souterraine. Grâce à l’obligeance de Jean-Pierre Viard, responsable de l’équipe spéléo qui déblaye la grotte depuis des décennies, une équipe « Planète Mars » et deux équipes vidéo ont pu accéder à la grotte le 28 mai pour une simulation d’exploration de grotte martienne.
Une vidéo récapitulative d’une dizaine de minutes due à Jonathan Barbier, membre de l’association, et à l’équipe Gargouille Productions est disponible ci-après:
Lucie Poulet et Alain Souchier au début de la simulation le 28 mai (doc. J. Barbier/I. Ebran/ Gargouille Productions)
Exploration d’une galerie en pente après une reconnaissance par le Véhicule de Reconnaissance de paroi de l’association (doc. J. Barbier/I. Ebran/ Gargouille Productions)
Une petite salle atteinte après 20 m de progression en rampant (doc. J. Barbier/I. Ebran/ Gargouille Productions)
Les objectifs étaient les suivants :
-mesures simplifiées des dimensions de la grotte (longueur des portions de couloirs rectilignes, angle de ces portions entre elles)
-utilisation du VRP pour reconnaître une pente avant de s’y engager
-test de descente avec corde et descendeur en scaphandre
-test de progression en scaphandre en zone où on ne peut se tenir debout,
-prises de vues macro de zones intéressantes.
Mais aussi il s’agissait de vérifier le comportement des scaphandres de simulation et des divers matériels dans des conditions plus difficiles qu’une sortie simulée à l’air libre.
Quelques exemples de résultats acquis sont présentés ci-après.
Quelques uns des résultats cartographiques et les méthodes utilisées (doc. J. P. Viard/APM)
Exemple de cartographie partielle sur 360° d’une salle de la grotte au moyen de la caméra de casque (doc. APM)
Utilisation du Véhicule de Reconnaissance de Paroi de l’association pour une reconnaissance préalable d’un couloir en pente (doc. APM)
Descente en scaphandre avec corde et descendeur (doc. APM)
Ramper en scaphandre ? Peut être pas dans les 1ères expéditions mais déjà sur la Lune les astronautes ont soumis leurs scaphandres à rude épreuve avec de nombreuses chutes (doc J. Barbier/I. Ebran/Gargouille Productions/APM/NASA)
Vues macro de fines strates alluvionnaires (doc. APM)
Un compte rendu très détallé des opérations et des enseignements acquis est accessible dans le document suivant:
2016-283-ed2-simulation-dexploration-martienne-dans-la-grotte-des-petites-dales
Des reportages vidéo sur la grotte des Petites-Dales sont disponibles ci-après: