Nous connaissons tous le célèbre outil de visualisation Google Earth, de la société Google, qui nous permet grâce à un simple navigateur Internet (et d'un petit logiciel de navigation à télécharger) de survoler notre planète bleue et d'aller explorer n'importe qu'elle partie de son globe.
Google Earth projette en fait des milliers de vues satellitaires et de photos aériennes, calées, géoréférencées, rectifiées, pyramidées et tuilées de sorte que peu de coupures soient visibles. De plus, un "mapping" 3D est réalisé sur la base d'un MNT (Modèle Numérique de Terrain) permettant de se promener dans le paysage comme un oiseau le ferait. Le rendu est réaliste, surtout dans les régions aux forts reliefs.
Extrait de Google Earth – vue en 2D
Le résultat est là, le succès aussi car Google a ouvert aux internautes la possibilité d'y renseigner des points remarquables, de documenter des lieux, de raconter des histoires, de charger des objets en 3D, de poster des photographies…
Pourtant, Google Earth n'est pas parfait, loin de là. Il ne présente en effet pas une couverture globale homogène et les photographies présentées ne sont pas toutes prises au même moment, avec les mêmes capteurs, dans les mêmes conditions d'ensoleillement et à la même résolution…
Extrait de Google Earth – vue en 3D
On notera que récemment, Google a introduit gratuitement (c'est son modèle économique) une nouvelle fonctionnalité dans Google Earth : un planétarium (c'est l'option "sky") projettant la voûte céleste et permettant de voir à leurs bonnes places les images du Télescope Spatial Hubble, la course des planètes, celle de la Lune…
Effet garanti une fois de plus, même s'il existe d'autres planétarium plus performants sur le marché… Toutefois, la société Google n'est pas la seule à offrir (pour le grand public) ce type de logiciel sur Internet.
Extrait de Google Earth et de son option "Sky"
Microsoft, un autre géant du logiciel a également son produit de visualisation de la Terre sur Internet : Virtual Earth. Basé sur le même principe de fonctionnement, le rendu 2D de Virtual Earth semble moins performant que celui de Google Earth, mais le rendu 3D est quant à lui plus soigné sur toute la couverture de la planète…Virtual Earth permet une navigation aussi souple que celle de son concurrent. Les rendus sont tout aussi réalistes. La 3D est particulièrement réussie.
Extrait de Virtual Earth – vue en 2D
Il convient par ailleurs de rappeler que ces deux éditeurs de logiciels et de services ont misé sur un "business model" où le grand public bénéficie gratuitement du service et enrichi le système en y chargeant ses propres données et points remarquables… Quant aux entreprises, elles peuvent payer pour y géocoder leurs clients, prospects, forces de ventes…
Extrait de Virtual Earth – vue en 3D
Dans le même genre de navigateur gratuit sur Internet, c'est assurément celui de la NASA qui reste le plus réaliste, en "collant" à la réalité de notre monde. Son navigateur NASA World Wind est un must en la matière. Le principe est un fond de carte de type "Blue Marble", c'est-à-dire la Terre sans nuage, colorée de manière réaliste, sur lequel on ajoute la couche des nuages en temps réel. Cela permet donc de voir la situation météo en temps réel de n'importe quel point du globe… Des fonctions plus avancées permettent facilement de remonter dans le temps et de voir le même fond de plan à des saisons différentes. On appréciera la fonte des neiges dans les massifs montagneux, le retrait du manteau blanc de Sibérie et d'Alaska, les variations de couleurs des couches végétales, l'avancée des récoltes…
Dommage toutefois que l'on ne puisse pas retrouver les couches nuageuses passées et donc la météo globale jours après jours.
Extrait de NASA World Wind
NASA World Wind est donc un système qui permet d'avoir une continuité spatiale et temporelle tout du long de votre exploration. On peut même y afficher facilement des couches supplémentaires, des images Landsat par exemple, mais aussi les contours ou les drapeaux des pays, un quadrillage, une nomenclature, etc…
Mais visualiser la Terre de cette manière n'était pas suffisant et nos connaissances des autres planètes sont finalement amplement suffisantes pour permettre grâce aux différents jeux de données collectées depuis le début de l'ère spatiale, de mapper sur un globe virtuel quelques-uns des corps planétaires qui nous entourent.
Google, fut le premier à dégainer et à nous offrir un Google Mars en 2D assez basique, sur lequel sont géocodées toutes les sondes spatiales qui ont pu s'y poser… ou s'y écraser. Là, plus besoin de logiciel de navigation géographique : un simple navigateur internet fait l'affaire. La carte affiche 3 thématiques au choix : une carte altimétrique en fausses couleurs, une carte des reliefs dans le visible et une carte dans l'infrarouge. De meilleures résolutions voire toutes les images MGS, MO, MRO et MEX auraient été très appréciées également… même si l'on en trouve quelques-unes ci et là… On retrouve toutefois quelques 118 points remarquables des paysages listés par thèmes : les montagnes, les canyons, les dunes, les plaines, les rides et les cratères. On retrouve également selon le même principe quelques régions et autres points d'intérêts relativement peu documentés… mais avec quelques illustrations MO ou MEX pointant sur le site web de l'ESA.
Extrait de Google Mars – vue en 2D
Puis Google, sur sa lancée a sorti un Google Moon du même type, avec comme thématique un fond de plan très classique sur lequel ont été listé les 6 missions spatiales Apollo… Malheureusement, Google Moon n'affiche pas les autres missions spatiales qui s'y sont posées (ou écrasées), et ce service ne permet ni ne voir d'autres thématiques (topographie, minéralogie, IR…), ni d'avoir des vues en 3D…
Attention aussi à ne pas trop zoomer sans quoi vous tomberez sur du gruyère !
Extrait de Google Moon – vue en 2D
Enfin, un autre éditeur de logiciels, l'américain ESRI, inventeur il y a près de 40 ans des Systèmes d'Information Géographique et moins connu du grand public, a sorti récemment son visualisateur Internet gratuit : ArcGIS Explorer.
Extrait d'ArcGIS Explorer – vue en 2D
Ce produit permet comme les précédents de visualiser en 2D et en 3D les paysages de la Terre et ceci à différentes résolutions. Mais, pour innover un peu, ESRI permet de varier les fonds de cartes et propose notamment des cartes politiques ou historiques…
Extrait d'ArcGIS Explorer – vue en 3D
Enfin, pour ce différencier encore un peu plus, ESRI a chargé dans ArcGIS Explorer, un fond de la planète Mars dont la résolution est bien supériere à celle de Google Mars et qui permet surtout de visualiser notre planète rouge en 3D…
Avec ces 4 produits, vous voilà maintenant parés pour un tour planétaire au logis, limité certes à la Terre, la Lune et Mars mais quand même assez sympathique. D'autres planètes, comme Vénus notamment, seraient pourtant faciles à géocoder… mais qui sait ce que nous réservent nos éditeurs préférés ?
Quelques liens utiles :
http://earth.google.fr
http://www.google.com/mars/
http://www.google.com/moon/
http://www.microsoft.com/virtualearth/
http://www.esri.com/software/arcgis/explorer/index.html
© Texte : Gilles Dawidowicz/APM.
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