Comme tous les ans la municipalité d’Auriol a organisé la manifestation « Auriol a la rencontre de l’espace ». Pour l’édition 2016 qui a eu lieu le 10 septembre, Pierre Emmanuel Paulis, président de la Mars Society Belgium et instructeur à l’Euro Space Center, avait pu faire venir le cosmonaute russe Sergey Ryazanskiy, qui fut en 2009 le commandant de la mission de simulation de 105 jours qui a précédé l’opération Mars 500 à Moscou puis a passé 6 mois, du 25 septembre 2013 au 11 Mars 2014, dans la station internationale ISS (mission 38), séjour au cours duquel il a effectué trois sorties dans l’espace. S. Ryazanskiy doit repartir pour la station au mois d’avril prochain. Il a d’ailleurs reçu l’information sur la date de son lancement en notre présence le matin du 10 septembre.
L’affiche de la manifestation (doc. DR)
Mars figurait en bonne place sur le logo de la mission 38
L’association « Planète Mars » était présente à Auriol, comme l’année dernière, avec une exposition encore plus étendue qu’en 2015. Et dans la même salle la Comex exposait ses deux scaphandres de simulation Gandolfi 1 et 2. Pour mémoire Armande Zamora et Patrick Sibon qui ont élaboré les scaphandres de simulation de l’association ont également produit le revêtement extérieur, les gants et les bottes de Gandolfi 2 qui a été essayé en simulation au Rio Tinto et sous l’eau en rade de Marseille au premier semestre 2016.
Vendredi 9 septembre au soir: l’exposition Planète Mars est prête a accueillir les visiteurs à partir du lendemain 10h. A l’entrée ceux-ci trouveront en premier les panneaux de présentation de la Mars Society. Les scaphandres Gandolfi 1 et 2 de la Comex sont à droite. Au centre au fond une série de sièges fait face à un écran pour visionnage de films en particulier sur les simulations. L’exposition APM s’étend sur toute la partie gauche.
Dès l’entrée à gauche, la planète Mars et ses différents paysages caractéristiques sont illustrés. Plus loin, le thème « Voyage humain » est développé avec la présence des deux maquettes de base et, en bonne place, le livre de l’association « Embarquement pour Mars » accompagné du livre de Robert Zubrin « Cap sur Mars ». Les simulations sur Terre font l’objet de l’espace du fond.
Les deux maquettes de bases martiennes (type 1ères expéditions à gauche, type base scientifique avancée à droite) illustrent de manière concrète la zone traitant du vol humain.
Coucher de soleil terrien sur base martienne (1)
Coucher de soleil terrien sur base martienne (2)
En continuité avec l’espace dédié au vol humain, l’espace du fond traite des simulations sur Terre. Le scaphandre en position debout au fond est l’un des deux premiers produits par Armande Zamora et Patrick Sibon. A gauche, plus près on trouve le deuxième scaphandre commandé par le scientifique spécialiste de Mars, Sylvain Bouley. A droite sont exposés le Véhicule de Reconnaissance de Paroi de l’association ainsi que le ballon utilisé lors de la simulation MDRS 43 dans l’Utah (2006) pour cartographier le terrain parcouru par les astronautes analogues. Sur la table à droite au premier plan, des images de la simulation d’exploration de grotte martienne conduite le 28 mai dernier par Lucie Poulet et Alain Souchier entourent le 2ème casque de scaphandre de l’association. On remarquera sur la table bleue à gauche la réplique du casque de Matt Damon dans le film « Seul sur Mars » offert par la Fox à l’automne dernier.
Zone de transition entre l’espace « Vol Humain » et celui illustrant « les simulations », avec de gauche à droite, le casque de « Seul sur Mars », le nouveau scaphandre réalisé pour Sylvain Bouley et au fond l’un des scaphandres utilisés dans la simulation en grotte du 28 mai dernier.
Depuis le fond, une vue d’ensemble de la présentation « Simulations », avec, à gauche, l’un des scaphandres utilisé lors de la simulation en grotte, la combinaison du 2ème étant exposée en face, au centre le Véhicule de Reconnaissance de Paroi, également mis à contribution dans la simulation grotte, et à droite le ballon Mylar de la simulation MDRS 43.
Sur la partie droite de l’exposition, face à l’espace présentant le vol humain, c’est l’exploration robotique de Mars, actuelle et future, qui est montrée en images et maquettes (Pathfinder, Opportunity). Et depuis une année l’association expose aussi des échantillons de roches terrestres du même type que celles que l’on peut trouver sur Mars, dont le fameux poudingue trouvé par Curiosity peu après son arrivée. Deux fragments de météorites martiennes font aussi partie de la collection géologique
.Les grilles de panneaux, illustrant l’exploration robotique, s’achèvent sur les missions attendues dans un avenir proche (ExoMars TGO, InSight, Rover ExoMars 2020) ou plus lointain (retour d’échantillons, vol sur Mars), a coté de l’espace « vidéos » (à gauche).
Dans cette même zone se trouve le terrain de jeu élaboré par Armande et Patrick pour les plus jeunes, qui peuvent y dérouler les différentes étapes de l’exploration et de l’installation de l’homme sur Mars.
Armande Zamora et Patrick Sibon ont retrouvé avec émotion leur cher Gandolfi 2. Noter à droite la manche enlevée qui permet de voir l’exosquelette qui par des ressorts aux articulations reconstitue lors des mouvements du cobaye, les efforts liés à la pression qui règne dans un scaphandre spatial opérationnel.
Le cosmonaute Sergey Ryazanskiy, arrivé de Moscou dans la journée du 9 septembre, est accueilli à la mairie d’Auriol en fin d’après midi. Le diner du soir a été l’occasion de poser de nombreuses questions concernant la vie à bord de l’ISS. (Doc. P. E. Paulis)
Le samedi 10 septembre, le public était accueilli à partir de 10 h. De nombreux stands à l’extérieur du bâtiment offraient des activités et attractions pour les jeunes et moins jeunes: le spatiobus du CNES, le club d’astronomie « Astropléiades », l’atelier Astronomie et Expériences Scientifiques des Petits Débrouillards, un planétarium, l’ensemble des stands, etc, ateliers et intervenants étant présentés dans le programme ci-dessous.
(Doc. DR)
Quelques vues de l’extérieur de la cité de la jeunesse où se tient la manifestation
Le club Astropléïades à l’entrée
Sous la tente au fond, derrière le planétarium se trouve la salle de conférence
Le Spatiobus du CNES et ses activités fusées
Les invités n’ont rejoint la manifestation qu’en début d’après midi après un tour en bateau dans les calanques. Ceux qui ont quelques connaissances du système solaire ont particulièrement apprécié une planète qui dispose de telles quantités d’eau liquide. Sergey Ryazanskiy connait maintenant la Terre par cœur: il a pris 65 000 photos lors de son séjour à bord de l’ISS. Lors de son prochain séjour à bord (qui fera suite à celui de l’astronaute français Thomas Pesquet), les images qu’il prendra seront disponibles sur Instagram à sergeyiss et il communiquera aussi sur twitter Ryazanskiy_iss.
A son arrivée Sergey Ryazanskiy est invité à une visite des stands avec les officiels. Thibaud Gobert de la Comex lui donne des explications sur les scaphandres de simulation Gandolfi 1 et 2 exposés.
Après la visite officielle, Sergey Ryazanskiy est revenu visiter l’étage Comex et APM pour des explications complémentaires. Il est ici avec Peter Weiss, le chef du département spatial de la Comex.
Pose devant les scaphandres de simulation de la Comex. De droite à gauche: Sergey Ryazanski, Peter Weiss et Alain Souchier. A gauche le panneau Comex présente les simulations du programme Moonwalk au Rio Tinto et sous l’eau en rade de Marseille. Rappelons que dans le cadre du projet Moonwalk avait été lancé un concours auprès des jeunes pour trouver la phrase que devrait prononcer le 1er astronaute qui mettra le pied sur Mars. La phrase gagnante a été: « Aujourd’hui Mars, demain les étoiles« . Elle est inscrite à l’intérieur du casque de Gandolfi 2. A Auriol Peter Weiss a également donné une conférence sur le thème « De la mer à l’espace ».
Armande Zamora et Patrick Sibon avaient réalisé deux paires de gants pour Gandolfi 2: l’une plus rigide à gauche et l’autre plus souple à droite. Mais même la plus souple demande des efforts pour replier les doigts afin de reconstituer les efforts de pression ressentis par l’astronaute sur un scaphandre réel. Les visiteurs étaient invités à essayer le scaphandre Gandolfi 1 situé en arrière plan et bien sûr, s’y faisaient photographier.
Dans la partie de l’exposition APM consacrée à l’exploration robotique, Alain Souchier présente à Sergey Ryazanskiy la boite d’échantillons de roches terrestres semblables à des roches martiennes.
Ici ce sont les photos de la simulation d’exploration en grotte conduite par APM le 28 mai dernier qui sont présentées au cosmonaute russe.
Pose devant le VRP, le Véhicule de Reconnaissance de Paroi de l’association
Il a été profité de cette exposition pour conduire un test d’autonomie du véhicule. La caméra vidéo et la retransmission radio vers le moniteur qui permettait au public de se voir sur l’écran, a été lancée vers 11 h et a duré jusqu’à 18 h.
Foule lors de la visite de l’exposition APM avec le cosmonaute
Sergey Ryazanski répond aux questions des visiteurs sur sa vie dans l’ISS. Au premier plan le casque de « Seul sur Mars ».
La visite de l’exposition APM se termine souvent en essai de scaphandre et au moins de casque par les plus jeunes
A gauche le casque de l’un des nouveaux scaphandres élaborés pour Sylvain Bouley. A droite le casque de l’un des scaphandres de simulation APM élaboré en 2012.
Les jeunes sont incités à jouer avec les différents éléments de la zone martienne sur le thème de l’exploration progressive de la planète jusqu’à l’implantation de bases permanentes.
Films sur les simulations dans l’espace vidéo
Dans le jardin, Pierre Emmanuel Paulis et Sergey Ryazanski s’adonnent à une séance de dédicace (doc. P. E. Paulis)
Pierre Emmanuel Paulis a présenté le programme Apollo et parlé des nombreux contacts directs qu’il a eu avec les différents astronautes du programme.
Sergey Ryazanski présente la mission ISS 38 et discute avec le public de l’entrainement d’un cosmonaute.
La journée est clôturée officiellement par Madame Danièle Garcia, maire d’Auriol.
Peter Weiss et Armande Zamora nous font ensuite la surprise d’arriver en scaphandres de simulation ce qui, bien sûr, déclenche une séance de photos souvenir
Il fait encore chaud malgré la nuit et l’on sert à boire à Peter Weiss qui aura toutefois besoin de l’aide de son collègue Thibaud Gobert pour boire. Sergey Ryazanskiy nous a raconté que le lendemain de sa sortie record de plus de 8 h qui avait exigé de nombreux mouvements des bras, il ne pouvait pratiquement plus les bouger; c’est son commandant de bord qui lui avait donné à manger.
Seul le vrai cosmonaute n’a pas de scaphandre ! De gauche à droite: Armande Zamora, Sergey Ryazanskiy et Peter Weiss. La combinaison portée par Armande est celle utilisée dans la grotte des Petites Dalles par Lucie Poulet lors de la simulation du 28 mai. Elle porte encore les traces de l’opération avec de la poussière normande et non martienne (malheureusement).
Fin de soirée: « I am a poor lonesome spacesuit far from home ».
Une interview vidéo de Patrick Sibon, membre du conseil d’administration de l’association, est disponible ci-après:
(Docs. A. Souchier ou P. Sibon sauf mention contraire)